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C'est ce que révèlent les derniers rapports d'audit de l'Inami, où figure un aperçu de l'ensemble des dépenses enregistrées. L'AR limitant le remboursement des frottis à un examen tous les deux ans - une mesure qui a fait l'objet de longues discussions préalables - a été publié au Moniteur en mai 2009 et est entré en vigueur en juillet de la même année.Un tiers d'examens en moinsMême chez les patientes vaccinées contre le HPV, il reste important de réaliser régulièrement un frottis. Les recommandations internationales préconisent un intervalle de trois ans entre deux examens ; la norme belge, qui prévoit un remboursement tous les deux ans, résulte donc d'un compromis. Précisons néanmoins que des examens de suivi plus rapprochés restent possibles en cas d'anomalie.C'est la première fois que l'Inami publie des données sur l'impact de cette mesure. La première année (entre le 1er juillet 2009 et le 30 juin 2010) a été enregistrée une baisse de 515.000 frottis ; des 1,2 millions d'examens annuels enregistrés jusque-là, il n'en restait donc plus que 742.000. La seconde année, les chiffres sont repartis légèrement à la hausse, avec environ 862.000 frottis.L'Inami a également comparé la moyenne annuelle des deux années précédant l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation à celle des deux années suivantes. Sur cette base, il a relevé une baisse moyenne de 440.000 examens par an (-35%), correspondant à une économie de 1,6 millions d'euros. Pour rappel, le frottis coûte 4,5 euros en sus de la consultation ; le ticket modérateur est de 1,1 euro.91% de ces examens sont réalisés par des gynécologues, 8% par des généralistes et le reste par des chirurgiens ou gynécologues en formation professionnelle.L'introduction d'un intervalle de deux ans a également eu un impact au niveau des examens complémentaires en cas de frottis anormal : le nombre de colposcopies a ainsi reculé de 33%, ce qui a livré une économie annuelle supplémentaire de 1,5 million. Jusqu'à mi-2009, l'assurance-maladie remboursait chaque année quelque 350.000 colposcopies. D'après le service de contrôle de l'Inami, la proportion de colposcopies par rapport au nombre de frottis reste légèrement supérieure au pourcentage de 10 à 15% recommandé dans la littérature scientifique.En principe, à partir de 2013, le dépistage du cancer du col ne devrait plus être remboursé qu'une fois tous les trois ans, ce qui rapporterait quelque 2,7 millions d'euros. L'accord médico-mutualiste prévoit également une interdiction de cumul entre le frottis et la colposcopie. La suppression du ticket modérateur du dépistage devrait toutefois contrebalancer complètement l'économie réalisée grâce à l'intervalle de trois ans.