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Honneur aux soins à basse variabilité qui ont déjà fait couler beaucoup d'encre. Une partition qui contient de fausses notes pour Jean-Luc Demeere, président du GBS. " Depuis des années, on réclame une nouvelle nomenclature des soins de santé, basée sur la réalité des prestations effectuées. Dans le cadre des soins à basse variabilité, on prend l'ancienne nomenclature et on la forfaitise ! " Et ce ne sont pas les calculs complexes pour répartir les honoraires entre prestataires ou calculer les suppléments d'honoraires qui améliorent la donne. Pas plus que l'absence de programmes informatiques pour établir la double facturation, la confusion totale et la volonté de redistribuer les honoraires entre les différents prestataires.Autre anicroche relevée par le GBS : la formation. Au niveau des quotas d'abord. " En Flandre, il y a un numerus fixus et en Fédération Wallonie-Bruxelles, un examen d'entrée, avec plus de candidats sélectionnés que de numéros Inami. La symphonie prend des accents surréalistes ", exprime Jean-Luc Demeere, accroché à sa composition musicale.Ensuite, si le GBS se félicite de la bonne mise en place de la double cohorte, il témoigne du découragement réel du Conseil supérieur des médecins spécialistes et des médecins généralistes. La raison ? Les critères de formation des différentes spécialités. " Le Conseil supérieur doit constater que les avis ne se traduisent pas par une publication des arrêtés ministériels des critères actualisés dans le Moniteur belge. Ces critères sont pourtant essentiels pour permettre une formation de qualité. Or à ce jour, sauf pour les critères de la dermatologie, de la génétique clinique et de la psychiatrie légale, on se base encore sur des critères datant parfois des années 70 du siècle passé. On croit rêver. "L'avant-projet de loi relatif à la qualité des soins de santé introduit un tout nouveau concept des soins de santé (voir JDM 2556). Avec lui, les freins mis pour les médecins étrangers, à savoir la connaissance d'une des trois langues et la connaissance du système de santé belge ont disparu. Un regret pour le GBS qui juge que " certaines dispositions ont été sacrifiées dans l'avant-projet approuvé par le Conseil des ministres ". Malgré tout, l'introduction de la notion de " compétence " remporte l'adhésion du GBS. " Le visa de pratique n'est plus un chèque en blanc ", estime son président. " Il faudra prouver par un portfolio qu'on possède les compétences permettant d'exercer sa profession de soins de santé. "Se posent néanmoins quelques questions, notamment au niveau de l'accréditation : qui l'organisera à l'avenir ? Restera-t-elle aux mains de l'Inami ou sera-t-elle confiée au SPF Santé publique ou une combinaison des deux ? Comment sera organisé ce contrôle de qualité dans le futur ? Cela ne représentera-t-il pas une charge de travail supplémentaire pour les dispensateurs de soins ? Des questions qui attendront sans doute les élections pour trouver réponse." Aujourd'hui, personne ne sait plus quelle partition sera achevée. 2019 sera l'année des acouphènes ", conclut Jean-Luc Demeere. " La musique de fond des réformes passe en continu. Les turbulences politiques, les discours politiciens et communautaires risquent de vider l'orchestre et d'hypothéquer notre système de santé. La volonté des citoyens, des médecins, des gestionnaires d'hôpitaux d'écrire la nouvelle symphonie sauvera une partition. Pourvu que ce soit la même au nord et au sud et au centre ! "