Sirius Insight basée à Mont-Saint-Guibert, a une expérience de 25ans en géomarketing. Elle s'est spécialisée dans des modèles d'analyse prédictive.

Elle s'est penchée cette fois sur les services de gériatrie et leur adéquation avec leur population cible, les 75 ans et plus.

Premier constat : sur base de données démographiques, " les personnes de 75 ans et plus ont une concentration nettement plus importante dans certains arrondissements. C'est le cas des arrondissements d'Anvers, de Bruxelles, de Gand et de Liège qui ont sur leur territoire une population supérieure à 50.000 personnes âgées. "

Deuxième constat : notre pays affiche une répartition de lits gériatriques/75+ assez variable : En effet, en moyenne, la Belgique dispose de 7,3 lits gériatriques par 1.000 habitants de 75 ans et plus. Mais des différences significatives s'observent par arrondissement. Ainsi, 9 arrondissements (4 en Wallonie, 4 en Flandre et Bruxelles) dépassent cette moyenne nationale. " Certains arrondissements se situent à contrario à une moyenne de lits gériatriques inférieure à 2,5 lits par 1.000 habitants de plus de 75 ans. Les arrondissements de Dixmude, Philippeville, Virton et Hal-Vilvorde sont ainsi les arrondissements les plus faibles en termes de nombre de lits gériatriques ", constate l'étude. Certains de ces arrondissements il est vrai ne disposent pas d'hôpital. Pour Hal-Vilvorde, les experts avancent l'explication d'un faible taux de ce type de lits par la proximité des arrondissements de Bruxelles, Soignies et Alost, dont le nombre de lits disponible est plus élevé.

Dernière étape : recouper l'ensemble des données pour calculer le temps de parcours de la personne de 75 ans ou plus pour accéder au service de gériatrie le plus proche. On distingue immédiatement un temps d'accès plus long dans le nord du pays (Hasselt-Louvain), dans le centre du pays (Nivelles) mais surtout dans le sud profond de la Belgique (Dinant, Virton, Verviers, Marche-en-Famenne). Les zones d'accès à un Service G sont optimales en Flandre sauf arrondissements suscités et en Hainaut. En moyenne, une personne âgée met 18 minutes pour atteindre un service de gériatrie avec des pointes de 60 minutes dans les zones colorées en rouge (Ardennes, Libramont, Bouillon).

La Wallonie profonde constitue une exception en terme de programmation hospitalière par rapport à la très citadine Flandre...

Reconversion en lits G

Les chiffres tiennent compte de la conversion récente des lits C (Service de diagnostic et de traitement chirurgical) et D (Service de diagnostic et de traitement médical) en lits G (gériatrie). " A la Citadelle, nous avons pu ainsi faire monter l'accueil en nombre de lits de 123 à 171 lits ", pose Nicolas Berg (cheville ouvrière du MoDeS (Monde des spécialistes-Cartel) et membre du GBS). " Mais le nombre de lits n'explique pas tout. Que fait-on d'un lit ? Pourquoi dans certains services de gériatrie, il n'y a pas de gériatres ? Ce qui aurait été intéressant, c'est la carte du nombre de gériatres reconnus/population de 75+. Et cela ne nous dit rien encore de la qualité du service. "

Le Dr Berg fait remarquer, d'autre part, que la carte des services de gériatrie est quasi un calque de celle des hôpitaux puisque un service gériatrique est maintenant obligatoire.

Quant au temps de parcours vers un service gériatrique, Nicolas Berg observe que (figure 1), Virton est pâle parce qu'il n'y a pas d'hôpital dans l'arrondissement mais les patients se rendent vraisemblablement à l'hôpital de Libramont et d'Arlon. Même phénomène pour les patients de Dixmude vers Bruges ou Bruxelles qui draine des patients de Hal-Vilvorde. " A La Citadelle, nous avons de nombreux patients qui viennent de Verviers car ils n'ont pas de plateau technique aussi élaboré. Ils ont besoin d'une surveillance neuro-chirurgicale. Or Malmedy et Eupen ne disposent pas d'un service de neurochirurgie... Ces chiffres ne démontrent pas forcément grand-chose sur la gériatrie elle-même. On découvre que certaines zones en Wallonie sont peu fournies mais cela est identique pour d'autres spécialités même si certains arrondissements sont plus 'vieux' ou plus 'jeunes'. "

Bon an mal an, une carte des implantations hospitalières versus la population belge conduirait sans doute à des conclusions proches en terme de temps de parcours, semble regretter Nicolas Berg. Elles démontrent toutefois une nouvelle fois que la Wallonie profonde constitue une exception en terme de programmation hospitalière par rapport à la très citadine Flandre...

En chiffres

?152 sites gériatriques pour 105 hôpitaux

?7.824 lits gériatriques en milieu hospitalier

?1.011.192 personnes de plus de 75 ans

?18 min séparent 80% de cette population du service gériatrique le plus proche

?Moyenne nationale de 7,3 lits gériatriques par 1.000 habitants de 75 ans et plus

?50 000 : les arrondissements d'Anvers, Bruxelles, Gand, Liège ont une population de 75+ supérieure à ce nombre.

Sirius Insight basée à Mont-Saint-Guibert, a une expérience de 25ans en géomarketing. Elle s'est spécialisée dans des modèles d'analyse prédictive.Elle s'est penchée cette fois sur les services de gériatrie et leur adéquation avec leur population cible, les 75 ans et plus.Premier constat : sur base de données démographiques, " les personnes de 75 ans et plus ont une concentration nettement plus importante dans certains arrondissements. C'est le cas des arrondissements d'Anvers, de Bruxelles, de Gand et de Liège qui ont sur leur territoire une population supérieure à 50.000 personnes âgées. "Deuxième constat : notre pays affiche une répartition de lits gériatriques/75+ assez variable : En effet, en moyenne, la Belgique dispose de 7,3 lits gériatriques par 1.000 habitants de 75 ans et plus. Mais des différences significatives s'observent par arrondissement. Ainsi, 9 arrondissements (4 en Wallonie, 4 en Flandre et Bruxelles) dépassent cette moyenne nationale. " Certains arrondissements se situent à contrario à une moyenne de lits gériatriques inférieure à 2,5 lits par 1.000 habitants de plus de 75 ans. Les arrondissements de Dixmude, Philippeville, Virton et Hal-Vilvorde sont ainsi les arrondissements les plus faibles en termes de nombre de lits gériatriques ", constate l'étude. Certains de ces arrondissements il est vrai ne disposent pas d'hôpital. Pour Hal-Vilvorde, les experts avancent l'explication d'un faible taux de ce type de lits par la proximité des arrondissements de Bruxelles, Soignies et Alost, dont le nombre de lits disponible est plus élevé.Dernière étape : recouper l'ensemble des données pour calculer le temps de parcours de la personne de 75 ans ou plus pour accéder au service de gériatrie le plus proche. On distingue immédiatement un temps d'accès plus long dans le nord du pays (Hasselt-Louvain), dans le centre du pays (Nivelles) mais surtout dans le sud profond de la Belgique (Dinant, Virton, Verviers, Marche-en-Famenne). Les zones d'accès à un Service G sont optimales en Flandre sauf arrondissements suscités et en Hainaut. En moyenne, une personne âgée met 18 minutes pour atteindre un service de gériatrie avec des pointes de 60 minutes dans les zones colorées en rouge (Ardennes, Libramont, Bouillon).Les chiffres tiennent compte de la conversion récente des lits C (Service de diagnostic et de traitement chirurgical) et D (Service de diagnostic et de traitement médical) en lits G (gériatrie). " A la Citadelle, nous avons pu ainsi faire monter l'accueil en nombre de lits de 123 à 171 lits ", pose Nicolas Berg (cheville ouvrière du MoDeS (Monde des spécialistes-Cartel) et membre du GBS). " Mais le nombre de lits n'explique pas tout. Que fait-on d'un lit ? Pourquoi dans certains services de gériatrie, il n'y a pas de gériatres ? Ce qui aurait été intéressant, c'est la carte du nombre de gériatres reconnus/population de 75+. Et cela ne nous dit rien encore de la qualité du service. "Le Dr Berg fait remarquer, d'autre part, que la carte des services de gériatrie est quasi un calque de celle des hôpitaux puisque un service gériatrique est maintenant obligatoire.Quant au temps de parcours vers un service gériatrique, Nicolas Berg observe que (figure 1), Virton est pâle parce qu'il n'y a pas d'hôpital dans l'arrondissement mais les patients se rendent vraisemblablement à l'hôpital de Libramont et d'Arlon. Même phénomène pour les patients de Dixmude vers Bruges ou Bruxelles qui draine des patients de Hal-Vilvorde. " A La Citadelle, nous avons de nombreux patients qui viennent de Verviers car ils n'ont pas de plateau technique aussi élaboré. Ils ont besoin d'une surveillance neuro-chirurgicale. Or Malmedy et Eupen ne disposent pas d'un service de neurochirurgie... Ces chiffres ne démontrent pas forcément grand-chose sur la gériatrie elle-même. On découvre que certaines zones en Wallonie sont peu fournies mais cela est identique pour d'autres spécialités même si certains arrondissements sont plus 'vieux' ou plus 'jeunes'. "Bon an mal an, une carte des implantations hospitalières versus la population belge conduirait sans doute à des conclusions proches en terme de temps de parcours, semble regretter Nicolas Berg. Elles démontrent toutefois une nouvelle fois que la Wallonie profonde constitue une exception en terme de programmation hospitalière par rapport à la très citadine Flandre...