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L'amiante est frappée d'une interdiction total de mise sur le marché et d'emploi depuis 2001 en Belgique.Le Fonds amiante indemnise toute personne touchée, victime professionnelle (salarié ou indépendant) ou environnementale (famille d'un travailleur, voisins d'une usine d'amiante, contamination dans le cadre d'un hobby, etc).Les victimes indemnisées, majoritairement masculines, proviennent principalement du secteur privé (78% des victimes), tandis que 18% d'entre elles sont des "victimes environnementales". Le secteur d'activité le plus touché est le secteur de la transformation de l'amiante brut, mais l'on retrouve aussi notamment de nombreux plombiers, soudeurs, métallurgistes, ouvriers du bâtiment et dockers. La plupart des victimes développent la maladie entre leur 65e et leur 74e anniversaire.Si 1.505 dossiers introduits ces 5 dernières années ont abouti à une indemnisation, le rapport constate qu'environ 89% des demandes pour mésothéliome ont reçu une réponse positive alors que seules 29% des demandes pour asbestose ont été acceptées. Le Fonds, financé à parts égales par l'Etat et les entreprises, indemnise les malades soit sous forme de rente mensuelle (1.689 euros pour le mésothéliome et 16,89 euros par pourcentage d'invalidité physique pour l'asbestose), soit sous forme de capital payé en une seule fois. En cas de décès, les ayants droit reçoivent aussi des montants uniques variant, suivant leur degré de parenté avec la victime, de 16.893 euros à 33.786 euros pour le mésothéliome et de 8.446 à 16.893 euros pour l'asbestose.Insistant sur la "nécessité" de la création du Fonds Amiante, Philippe Courard a appelé mercredi les victimes à faire valoir leurs droits auprès de l'AFA. "Il y a certainement des personnes victimes de l'amiante qui ne se sont pas encore manifestées, souvent parce qu'elles ignorent l'existence du Fonds amiante, ou parce qu'elles redoutent la lenteur du traitement de leur dossier. On voit ainsi que l'AFA indemnise très peu d'indépendants", a-t-il expliqué, souhaitant par ailleurs "que l'on étudie la possibilité de reconnaître d'autres maladies comme résultant d'un contact avec l'amiante".Pour le secrétaire d'Etat, l'expérience acquise dans le traitement des cas de maladies liées à l'amiante doit pousser à la vigilance pour d'autres matériaux utilisés dans la fabrication de nouveaux produits. "Des situations aussi dramatiques que celles nées de l'utilisation de l'amiante doivent à tout prix être évitées", ajoute-t-il. "Un des outils qui doit nous y aider, c'est l'établissement d'un registre des expositions aux agents toxiques ou supposés l'être, et notamment sur le lieu de travail. Mon souhait est d'étudier la faisabilité d'un tel registre."