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On part de loin, en janvier 2018, il n'y en avait que 7.772 par mois. Depuis, le volume d'attestations électroniques augmente sans cesse. Nous ne disposons pas encore des statistiques pour les mois de confinement. Quel sera l'impact de la téléconsultation et du report des soins non-Covid sur le recours à l'attestation électronique? Il faudra encore un peu attendre avant de le savoir. A titre de comparaison avec les médecins généralistes, en février 2020, les dentistes ont produit 73.685 attestions électroniques. Répondant à une question écrite du sénateur Gaëtan Van Goidsenhoven (MR), Maggie De Block estime que les médecins généralistes et les dentistes ne se plaignent pas des désavantages du service eAttest. "Toutefois, il convient de noter que l'adhésion à ce service est, elle, tributaire de la confiance que les prestataires vouent au service eAttest et, de manière plus large, aux nouveaux systèmes électroniques. Cette confiance apparaît elle-même comme dépendante d'une disponibilité absolue des services. Un maximum de moyens permettant de tendre vers une disponibilité à 100% sont mis en oeuvre auprès de l'ensemble des intervenants. Pour ce qui concerne eAttest de MyCareNet, la disponibilité était de 99,98 % en mai 2020", précise la ministre de la Santé publique. "Le bilan à tirer d'eAttest est très positif, que ce soit au niveau des prestataires, des mutualités et des patients. Il constitue une avancée majeure en faveur de la simplification et de la digitalisation dans le monde des soins de santé."Dans sa réponse écrite, la ministre pointe également quelques obstacles rencontrés par les mutuelles pour la généralisation de ce service. "Premièrement, l'adhésion à l'utilisation d'eAttest par les prestataires disposant d'un logiciel proposant ce service ne tend toujours pas vers 100% (+/-55% actuellement chez les généralistes) et certains prestataires ne l'utilisent que d'une manière très marginale par rapport à leurs attestations papier. Le passage à la digitalisation entraîne un changement des comportements et des habitudes (surtout chez les médecins plus âgés). L'adhésion à ce changement ne semble pouvoir être garantie que par l'instauration d'une bonne confiance dans la digitalisation. En second lieu, à défaut d'un déploiement complet d'eAttest, les mutualités doivent gérer un double circuit de paiement (papier et électronique), ce qui engendre des coûts et ne permet pas d'amortir les investissements réalisés dans eAttest (lire à ce sujet l'interview de Xavier Brenez (MLOZ)). Les solutions que les mutualités proposent sont de renforcer les incitants à utiliser le service (par exemple en augmentant le poids de l'adhésion aux services électroniques dans les critères d'obtention des primes pour les prestataires) et, à l'instar de la prescription électronique, de rendre le service obligatoire (en prévoyant un régime d'exception)." Maggie De Block recense également les obstacles relevés par les prestataires. "Premièrement, certains prestataires ne souhaitent pas changer de logiciel même si celui-ci ne propose pas eAttest. Ensuite, en avril 2018, des craintes avaient été émises de la part des syndicats de médecins généralistes quant à la sécurité juridique d'eAttest. Cela avait eu pour conséquence de ralentir le passage à l'utilisation de l'eAttest jusqu'à ce que certaines clarifications sur les implications fiscales d'eAttest aient été apportées. Ceci souligne l'importance d'adopter une approche à 360° dès le démarrage du projet, permettant d'aborder les facettes tant business qu'IT et juridiques afin d'assurer la plus grande sécurité possible et, en conséquence, la confiance des prestataires."Quid de l'extension d'eAttest ? Les médecins spécialistes et les kinés devraient bientôt pouvoir l'utiliser. Les autres prestataires suivront.V.C.