Tout sur ASCO

Au vu du titre de la Keynote Lecture de Caroline Robert, Gustave Roussy, Villejuif, France "Management of immune-related adverse events" l'on pouvait s'attendre à une sorte d'inventaire, mais ce ne fut pas le cas, Caroline Robert renvoyant le plus souvent vers les directives émises par les différentes sociétés (ASCO, ESMO, SITC, NCCN), soulignant au passage leur aspects pratiques et leur pertinence. Un moyen efficace de gagner de temps afin d'insister sur divers éléments méritant d'être soulignés auprès des cliniciens.

L'endocrinothérapie adjuvante d'une durée de cinq ans a longtemps constitué la prise en charge standard pour le cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs (HR+)/HER- de stade précoce. Il persiste même après cela un risque de récidive, qu'une endocrinothérapie adjuvante prolongée peut réduire.

Comme de coutume, la Pr Martine Piccart a eu l'occasion de clôturer cette 24e réunion post-ASCO par un petit topo des principales nouvelles dans le domaine du cancer du sein. Nous nous limiterons ici à rapporter celles qui concernent l'étude OlympiA, dont les résultats pourraient bien être les plus importants de ce congrès ASCO, ainsi que les études sur le cancer du sein luminal. Vous pourrez toutefois découvrir sur notre site internet un article plus détaillé sur les temps forts dans le carcinome mammaire.

L'étude randomisée de phase 3 PERSEPHONE, menée au Royaume-Uni montre que les résultats d'efficacité obtenus avec 6 mois de trastuzumab en adjuvant ne sont pas inférieurs à ceux documentés lorsque ce traitement est administré pendant les classiques 12 mois. Par ailleurs, le traitement le plus court s'assortit d'une toxicité cardiaque réduite de moitié.

Une nouvelle et unique façon de traiter le cancer - l'immunothérapie par CAR T-Cell - est en passe de transformer les perspectives pour les enfants et les adultes atteints de certains cancers autrement incurables. L'ASCO a nommé ce type d'immunothérapie à cellules adoptives 'Advance of the Year' dans son rapport annuel.

Une mise à jour des recommandations de l'ASCO préconise de nouvelles prises en charge des nausées et vomissements liés au traitement du cancer. La mise à jour, publiée dans le Journal of Clinical Oncology, fournit de nouvelles recommandations fondées sur des preuves (evidence-based) quant à l'utilisation appropriée de l'olanzapine, des antagonistes des récepteurs de la neurokinine 1 (NK1) et de la dexaméthasone. Voici en bref les recommandations les plus significatives.

L'utilisation de Twitter chez les congressistes au cours de la réunion annuelle de l'ASCO a nettement augmenté au fil du temps, démontrant le rôle croissant des médias sociaux dans la diffusion de l'information lors de cette conférence sur l'oncologie et l'onco-hématologie la plus fréquentée de l'année.

Une étude observationnelle portant sur 826 patients atteints d'un cancer du côlon de stade III a montré que ceux qui consommaient 55g (2 onces) ou plus de fruits à coques par semaine réduisaient leur risque de récidive du cancer de 42% et leur risque d'en décéder de 57% par rapport à ceux qui n'en mangeaient.

L'ASCO et la Société américaine de gynéco-oncologie (SGO) viennent de publier une directive clinique conjointe pour le traitement du cancer de l'ovaire. La ligne directrice fournit des recommandations fondées sur des données probantes quant à l'opportunité d'utiliser la chirurgie ou la chimiothérapie néoadjuvante comme traitement initial chez les femmes ayant des cancers épithéliaux de l'ovaire de stade IIIC et IV, qui représentent 70% à 80% de tous les cancers de l'ovaire.

De congrès en congrès, qu'il s'agisse - comme c'est le cas des différentes sessions abordées dans ce numéro - d'oncologie digestive, d'hématologie ou d'un 'wrap up' des sessions marquantes du dernier meeting de l'ASCO, la multiplication des études positives semble confirmer que le développement de l'immunothérapie antitumorale constitue une réelle révolution dans la prise en charge des pathologies oncologiques.

Une analyse, présentée au cours du récent congrès de l'ASCO, soulignait qu'une part importante de patients de moins de 65 ans, présentant des formes avancées de tumeurs solides, avait reçu au moins une forme de traitement qualifié d'agressif endéans les 30 derniers jours de sa vie.