Lors de la réunion du BGDO consacrée aux " Updates on lower GI tumours ", le Pr Eric Van Cutsem (UZ Leuven) a donné un aperçu des différentes options thérapeutiques pour le carcinome colique métastatique (mCRC).
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À cet égard, il a fait référence à l'algorithme élaboré par l'ESMO, appelé algorithme de Zurich (voir figure 1)1. Un premier facteur important dans le choix du traitement concerne l'étendue des métastases. D'une part, il y a les métastases résécables, et d'autre part, les métastases non résécables, observées dans 10% et 70% des cas, respectivement. Entre les deux se trouvent les métastases borderline/potentiellement résécables. Pour cette catégorie, l'objectif principal du traitement sera de les convertir en métastases résécables. Par conséquent, la première étape dans l'algorithme consiste à déterminer si le but du traitement est de réduire les métastases ou de contrôler la maladie. Ensuite, l'on examine les marqueurs moléculaires et la localisation des tumeurs (gauche ou droite). En fonction de la situation, différentes options de traitement sont possibles. Il convient de noter qu'elles ne sont pas toutes approuvées ou remboursées en Belgique. Certains traitements ne seront possibles que via la participation à des études cliniques ou via des programmes d'accès spéciaux. Dans le cas des patients en bonne condition physique, on distingue deux groupes (voir figure 2). Le premier groupe est constitué de patients présentant des métastases borderline, que l'on souhaite convertir en métastases résécables, ou de patients fortement symptomatiques, ayant une biologie tumorale agressive. Chez ces patients, on opte pour un traitement plus agressif. Le deuxième groupe est constitué de patients plus asymptomatiques, atteints d'une maladie indolente, où la résection n'est pas une option. Chez ces patients, on optera plutôt pour une autre stratégie thérapeutique. Le Pr Van Cutsem a ensuite donné un aperçu des traitements possibles en 1re, 2e et 3e lignes (voir tableaux 1-3). En principe, il existe sept options de traitement possibles en 1re ligne (voir figure 3). Le choix n'est pas facile, car beaucoup d'études cliniques portent sur ces différents traitements. Pour faire le bon choix, il est important d'examiner à la fois les marqueurs moléculaires et la localisation de la tumeur.Les tumeurs gauches ont un pronostic plus défavorable et elles répondent mieux à la chimiothérapie et aux anticorps anti-EGFR. Les tumeurs droites répondent mieux à la chimiothérapie + bévacizumab. En 1re ligne, les marqueurs moléculaires qui intéressent le Pr Van Cutsem sont ceux pour lesquels il existe des thérapies ciblées: RAS (y compris KRAS et NRAS), BRAF et MSI. Pour les traitements au-delà de la 1re ligne, des informations sur le statut de HER2 et de la fusion du gène NTRK peuvent également s'avérer importantes. Avec l'évolution des connaissances sur le paysage moléculaire du mCRC, le Pr Van Cutsem s'attend à ce que les traitements soient encore optimisés à l'avenir.