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En cas de cancer du sein débutant, la tumeur n'est pas palpable, ou à peine, dans un cas sur trois. Toutefois, pour le chirurgien, il est très important de localiser précisément la tumeur lors d'une chirurgie conservatrice, afin de pouvoir l'exciser en totalité et avec des marges saines oncologiquement acceptables. Jusqu'à présent, on mettait en place un fil métallique (également appelé hameçon ou harpon) sous échoguidage et anesthésie locale. Ce fil servait de guide pour l'exérèse de la tumeur durant l'intervention chirurgicale. Grain de riz"Le harpon est mis en place quelques heures avant l'intervention. La patiente doit donc rester le plus immobile possible, afin d'éviter tout risque de déplacement. Par contre, un marqueur magnétique peut être mis en place quelques jours à l'avance, également sous échoguidage et anesthésie locale, car il reste bien en place et permet de bouger normalement. Le marqueur, qui mesure 1 x 5 mm, n'est donc pas plus gros qu'un grain de riz", précise le Dr Lieve Schops, gynécologue (Mariaziekenhuis, Overpelt). Avec le Dr Kaat Verbeke, elle a déjà utilisé cette technique à plusieurs reprises à la clinique du sein, et elle estime que ce marqueur apporte une nette plus-value par rapport au harpon. "La méthode a été développée au Royaume-Uni il y a à peu près deux ans, comme alternative à l'utilisation d'un marqueur radioactif, et elle est également utilisée depuis peu au Benelux. En Belgique, la technique a été utilisée pour la première fois à l'UZ Leuven à la fin de l'année passée."Épargne tissulaireLors de l'intervention, le chirurgien utilise une sonde magnétique qui permet de repérer facilement et précisément la tumeur, autour du marqueur magnétique. "Un avantage supplémentaire, non négligeable, est que cela permet d'enlever moins de tissu. On peut donc encore épargner davantage de tissu mammaire normal, ce qui améliore le résultat esthétique. Chez les patientes opérées jusqu'à présent avec cette technique, les marges de section étaient chaque fois négatives à l'examen anatomopathologique", précise encore le Dr Schops.Cette technique innovante a été approuvée par les instances européennes fin 2017. Seul le coût reste un problème. Le marqueur (Magseed®) ainsi que le matériel nécessaire coûtent facilement 300 €, et ne sont pas remboursés par l'INAMI. Un dossier a toutefois été constitué, afin d'étayer la demande de remboursement. Au sein du Mariaziekenhuis à Overpelt, on évalue comment cette méthode pourrait malgré tout être proposée à certains groupes de patientes.