...

Les gènes BRAF et MEK ont déjà fait beaucoup parler d'eux lors de l'ASCO 2012 et cette édition de l'ESMO n'est pas en reste. Pour mémoire, BRAF est muté chez environ 50 % des patients présentant un mélanome métastatique. La mutation est considérée comme péjorative, mais représente aussi une cible thérapeutique importante. MEK est une kinase qui intervient dans de nombreuses réactions métaboliques en cascade. Du jamais vu ! L'objectif primaire de l'étude comprenait notamment la survie sans progression et la survie globale a été incluse dans les objectifs secondaires. Or, en termes de progression, il faut se souvenir que le dabrafenib seul avait montré une PFS équivalente à 5,1 mois et un taux de réponse de 53 % tandis que le trametinib seul permet d'obtenir une PFS de 4,8 mois et un taux de réponse de 22 %. Dans l'étude de Long, la monothérapie par dabrafenib a permis d'obtenir une PFS de 5,8 mois. La combinaison dabrafenib+trametinib augmente la PFS à 9,2 mois pour le dosage à 1 mg (p=0,005) et à 9,4 mois pour celui à 2 mg (p<0,0001). " La bithérapie permet donc d'obtenir une PFS statistiquement plus longue que la monothérapie ", a insisté Georgina Long. Moins d'effets secondaires Le taux de réponse des deux groupes - monothérapie et traitement combiné (DAB+TRA 1 mg) - n'est pas statistiquement différent ; en revanche, le taux de réponse globale (DAB+TRA 2 mg) est de 76 % ce qui est significatif. " Tous les effets secondaires rencontrés sont probablement dus à l'inhibition du BRAF. Il est remarquable de constater que les effets secondaires sont moins importants chez les patients ayant reçu le traitement combiné par rapport à ceux ayant reçu la monothérapie. C'est encore une grande nouvelle puisque c'est la première fois que cela arrive. Et il ne s'agit pas de n'importe quelle toxicité puisqu'on parle ici de nouveaux cancers cutanés ". Il y a néanmoins une augmentation de la température, une neutropénie et des toxicités gastro-intestinales plus importante avec le traitement combiné, mais ceci reste gérable. Tous ces résultats confirment donc ce qui avait déjà démontré il y a quelques mois. La combinaison réduit les risques de progression de la maladie, mais augmente aussi la survie des patients. Tous les espoirs sont donc permis en ce qui concerne les études de phase III en cours actuellement.