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Les scientifiques de l'Université d'Aarhus se sont appuyés sur les données du registre médical national danois. Ils ont identifié tous les patients victimes d'une thrombose artérielle au niveau des membres inférieurs entre 1994 et 2013 et les ont suivis soit jusqu'à la survenue d'un diagnostic de cancer, d'une émigration ou d'un décès, soit jusqu'au 30 novembre 2013 si aucun de ces événements ne s'était produit à cette date.Un diagnostic de cancer a été posé chez 772 des 6 600 patients retenus et ce nombre a été comparé à l'incidence nationale moyenne. Le risque de tout cancer était de 2,5% après 6 mois de suivi, passant à 17,9% après 20 ans.On retiendra principalement que le risque de développer un cancer au cours des six premiers mois faisant suite à une thrombose artérielle est un peu plus de trois fois supérieur à la moyenne de la population générale. Dans les six mois qui suivent, l'augmentation du risque par rapport à la normale retombe à 40%, et une année après la survenue de la thrombose, il est encore supérieur, mais "seulement" de 15% par rapport à la normale. Les associations les plus fortes ont été établies avec le cancer du poumon et ceux qui sont dus au tabac.Le Dr Sundbøll et ses collègues soulèvent à présent la question de savoir qui du cancer ou du caillot artériel survient en premier. En attendant la réalisation d'études plus larges pour élucider ce mystère, ils proposent d'ores et déjà d'utiliser le diagnostic d'une thrombose dans la jambe comme un signal d'alerte pour dépister un cancer.(référence : Circulation, 14 mars, 2018, DOI : 10.1161/CIRCULATIONAHA.117.032617)