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L'infection par H.pylori, qui peut être traitée par une cure d'antibiotiques, augmente le risque de cancer gastrique, mais on ignorait jusqu'ici si son éradication chez les porteurs sains pouvait également prévenir ce cancer. Pour répondre à cette question, des chercheurs ont effectué une revue systématique et une méta-analyse pour évaluer l'effet d'un traitement d'éradication de H. pylori dans la prévention du cancer gastrique chez les porteurs sains et asymptomatiques. Six essais remplissaient tous les critères d'admissibilité et ont fourni des données extractibles. Trois essais étaient à faible risque de biais, un à risque imprécis, et deux à risque élevé. Cinq des essais ont été réalisés dans une population asiatique. Pour ce qui est de la prévention du développement d'un cancer gastrique ultérieur, le traitement d'éradication de l' H. pylori était supérieur au placebo ou à l'absence de traitement (6 essais, 6 497 participants, risque relatif (RR) pour le développement d'un cancer gastrique ultérieur 0,66 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,46 à 0,95 ; preuves de qualité modérée). Un seul essai a rapporté un effet de l'éradication de l' H. pylori sur le développement d'un cancer de l'oesophage ultérieur (2 (0,2 %) sur les 817 participants affectés au traitement d'éradication, contre 1 (0,1 %) sur les 813 participants affectés au placebo ; RR 1,99 ; IC à 95 % de 0,18 à 21,91). L'effet de l'éradication de l' H. pylori sur la prévention des décès par cancer gastrique, comparativement au placebo ou à l'absence de traitement, était incertain en raison des larges intervalles de confiance (3 essais, 4 475 participants, RR 0,67 ; IC à 95 % de 0,40 à 1,11 ; preuves de qualité modérée). Aucune preuve d'effet n'a été observée sur la mortalité toutes causes confondues (4 essais, 5 253 participants, RR 1,09 ; IC à 95 % de 0,86 à 1,38 ; preuves de qualité modérée). En résumé, les auteurs de cette revue ont constaté que les antibiotiques contre H. pylori apportaient un petit bénéfice dans la prévention du cancer de l'estomac (51 (1,6 %) des 3 294 participants ayant reçu le traitement ont développé un cancer de l'estomac par la suite, contre 76 (2,4 %) des 3 203 participants ayant reçu un placebo ou n'ayant reçu aucun traitement).