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Et justement lors du congrès annuel de l'EADO, une équipe belgo-italienne a présenté une analyse provenant de la compilation des données recueillies auprès des sujets ayant participé aux campagnes menées entre 2009 et 2018 et portant sur la kératose actinique considérée comme étant le précurseur du cancer cutané spino-cellulaire (CSCC cutaneaous squamous cell carcinoma).Pour mémoire, les participants sont évalués au moyen d'un questionnaire standardisé comportant une section auto-administrée recueillant les données démographiques et les facteurs de risque et une section remplie par les dermatologues indiquant les aspects cliniques.Au total les données concernent 310.466 personnes de 30 pays (femmes 65%, hommes 35%, âge médian 45 ans (écart interquartile 33-60) dont 31.994 (10,3%) ayant au moins une manifestation de kératose actinique.L'analyse multivariée a mis en évidence plusieurs éléments considérés comme des déterminants significatifs et indépendants de kératose actinique : sexe masculin, âge, peau claire, faible niveau d'éducation, travail en extérieur, coups de soleil pendant l'enfance/l'adolescence, antécédents familiaux de mélanome, antécédents personnels de cancer cutané non mélanome, présence de dommages cutanés solaires/de lésions suspectes de cancer de la peau (p<0,001 pour chacun de ces éléments). A l'inverse une peau sombre, l'utilisation de crèmes protectrices, la participation au dépistage ressortent comme des éléments protecteurs. L'impact de la durée annuelle des vacances au soleil reste mal cerné, mais est probablement de peu d'importance.A par ailleurs été détectée une interaction significative entre l'âge, la latitude et la prévalence de la kératose actinique (pour une même latitude, la prévalence augmente avec l'âge et l'âge d'apparition des lésions de kératose actinique est d'autant plus précoce que la latitude est plus élevée).Les investigateurs soulignent qu'il s'agit de la première étude d'envergure évaluant la prévalence de la kératose actinique à l'échelon européen à l'aide d'un questionnaire standardisé. Elle montre les interactions complexes entre phénotype, comportement et situation géographique soulignant l'impact marginal de la seule latitude. Ces résultats fournissent des informations précieuses pour orienter de futures politiques de prévention prenant en compte les aspects socioculturels de chaque pays.D'après la présentation de Gerardo Palmisano