Mais pour cet éditorial, je voudrais revenir sur une enquête présentée lors de l'EAU concernant le burnout en milieu médical. Chaque année, le National Physicians Burnout, Depression and Suicide Report, publié par Medscape, voit le taux de cet épuisement émotionnel lié au travail croître sans discontinuer pour atteindre 50% de nos confrères américains avec, en tête de peloton, les urologues! A Barcelone, ont été présentés les résultats d'une enquête anonyme menée sur ce thème tant aux USA que dans dans 4 pays européens, la Belgique, la France, le Portugal et l'Italie. Tout son intérêt est qu'elle s'est intéressée au burnout chez les assistants en urologie. Il en ressort que la nouvelle génération d'urologues ne va pas bien et c'est eux qui le disent.

En effet, le taux moyen d'assistants en urologie ressentant les symptômes typiques du burnout est de 38% au USA et de 43,7% en Europe avec de profondes variations. En Belgique, on peut être rassuré. La génération montante fait preuve d'une grande plasticité et d'un moral d'acier: seuls 9,3% se disent au bout du rouleau. En France, ils sont 12,5%, au Portugal, 30,5%, et en Italie, 45,2% (nostalgie d'une dolce vita enfuie peut-être! ).

En cause, les cadences infernales surtout durant les gardes de week-end, l'augmentation exponentielle de la paperasserie et des contraintes administratives, une vie sentimentale et de famille qui se réduit comme peau de chagrin et la perte du plaisir de travailler et apprendre, nombre des personnes interrogées se comparant au Charlot des " Temps Modernes ", des robots qui ne vissent pas des boulons à la chaîne mais enchaînent les patients avec pour seul objectif de vider les salles d'attente en heure et en temps.

Ce mal-être professionnel des futures générations de praticiens est devenu un phénomène de société qui occupe de plus en plus d'espace sur la place publique comme en témoignent l'édifiant documentaire " Le ventre de l'hôpital " diffusé sur Arte (ça c'est pour les vieux briscards) ou encore, concernant les jeunes pousses, la remarquable et sombre série " Hippocrate" de Canal+ sans oublier le reportage, très à charge et sans grandes nuances, diffusé par la RTBF dans "Questions à la une ".

Alors qu'à Barcelone, défilaient les chiffres, témoins du mal-être des assistants, une phrase tirée des questionnaires m'a frappé: " On n'est pas là pour apprendre, on est là pour faire tourner la machine ". Pris, eux-mêmes, dans le maelström de l'activité hospitalière moderne et pas si loin du burnout, certains maîtres de stage auraient-ils oublié la mission de transmission et d'enseignement? Aristote enseignait à ses péripatéticiens, il ne les mettait pas sur le trottoir. La phrase est brutal, loin du politiquement correct, mais elle semble refléter le ressenti de nombre d'assistants.

A méditer pour que la génération montante ne soit pas une génération perdue.

Bonne lecture!

Mais pour cet éditorial, je voudrais revenir sur une enquête présentée lors de l'EAU concernant le burnout en milieu médical. Chaque année, le National Physicians Burnout, Depression and Suicide Report, publié par Medscape, voit le taux de cet épuisement émotionnel lié au travail croître sans discontinuer pour atteindre 50% de nos confrères américains avec, en tête de peloton, les urologues! A Barcelone, ont été présentés les résultats d'une enquête anonyme menée sur ce thème tant aux USA que dans dans 4 pays européens, la Belgique, la France, le Portugal et l'Italie. Tout son intérêt est qu'elle s'est intéressée au burnout chez les assistants en urologie. Il en ressort que la nouvelle génération d'urologues ne va pas bien et c'est eux qui le disent.En effet, le taux moyen d'assistants en urologie ressentant les symptômes typiques du burnout est de 38% au USA et de 43,7% en Europe avec de profondes variations. En Belgique, on peut être rassuré. La génération montante fait preuve d'une grande plasticité et d'un moral d'acier: seuls 9,3% se disent au bout du rouleau. En France, ils sont 12,5%, au Portugal, 30,5%, et en Italie, 45,2% (nostalgie d'une dolce vita enfuie peut-être! ).En cause, les cadences infernales surtout durant les gardes de week-end, l'augmentation exponentielle de la paperasserie et des contraintes administratives, une vie sentimentale et de famille qui se réduit comme peau de chagrin et la perte du plaisir de travailler et apprendre, nombre des personnes interrogées se comparant au Charlot des " Temps Modernes ", des robots qui ne vissent pas des boulons à la chaîne mais enchaînent les patients avec pour seul objectif de vider les salles d'attente en heure et en temps.Ce mal-être professionnel des futures générations de praticiens est devenu un phénomène de société qui occupe de plus en plus d'espace sur la place publique comme en témoignent l'édifiant documentaire " Le ventre de l'hôpital " diffusé sur Arte (ça c'est pour les vieux briscards) ou encore, concernant les jeunes pousses, la remarquable et sombre série " Hippocrate" de Canal+ sans oublier le reportage, très à charge et sans grandes nuances, diffusé par la RTBF dans "Questions à la une ".Alors qu'à Barcelone, défilaient les chiffres, témoins du mal-être des assistants, une phrase tirée des questionnaires m'a frappé: " On n'est pas là pour apprendre, on est là pour faire tourner la machine ". Pris, eux-mêmes, dans le maelström de l'activité hospitalière moderne et pas si loin du burnout, certains maîtres de stage auraient-ils oublié la mission de transmission et d'enseignement? Aristote enseignait à ses péripatéticiens, il ne les mettait pas sur le trottoir. La phrase est brutal, loin du politiquement correct, mais elle semble refléter le ressenti de nombre d'assistants.A méditer pour que la génération montante ne soit pas une génération perdue.Bonne lecture!