...

Cette molécule, connue pour son effet antalgique, antiinflammatoire, antipyrétique et anti-agrégant est synthétisée pour la première fois en 1897 dans le laboratoire de Bayer à Wuppertal par le docteur Felix Hoffmann qui parvint à modifier chimiquement l'acide salicylique par le biais d'un procédé qui a nom acétylation.Mais quel rapport entre l'aspirine et l'oncologie direz-vous ? Un rapport devenu récemment très étroit. En effet, une étude américaine, dont la présentation des résultats à la dernière réunion de l'AACR à Washington en avril 2017 a fait grand bruit, a montré que de faibles doses quotidiennes d'aspirine pouvaient diminuer les risques de développer certains types de cancer ou d'en mourir.Les chercheurs du Massachusetts General Hospital et de la Harvard Medical School ont évalué les bienfaits de l'aspirine sur le risque de cancer auprès de plus de 86.000 femmes âgées de plus de 32 ans et près de 44.000 hommes âgés de plus de 26 ans. Les participants à l'étude ont pris de faibles doses du médicament, à hauteur de 81mg par jour en moyenne, pendant au moins 6 ans.Les prises de deux comprimés par semaine jusqu'à un par jour ont été associées à une diminution significative du risque de cancer, notamment celui du colon, du poumon, du sein et de la prostate. Les bienfaits les plus importants de l'AAS à faibles doses ont été observés sur le risque de développer un cancer colorectal, abaissant celui-ci de 31 % chez les femmes et de 30 % chez les hommes.Quant au risque de mortalité associé au cancer, il a aussi baissé de 11 % chez les femmes ayant un cancer du sein et de 23 % chez les hommes souffrant d'un cancer de la prostate. Globalement, le risque de mortalité pour tout type de cancer confondu était de 7% inférieur chez les femmes et 15 % chez les hommes qui ont pris régulièrement de l'aspirine.Les personnes âgées de 50 à 69 ans, n'ayant pas de risque connu d'hémorragie, dont l'espérance de vie est d'au moins dix ans et qui sont prêtes à prendre de faibles doses d'aspirine tous les jours (de 70 à 81 mg) sont celles qui peuvent probablement le plus bénéficier de cette prévention, selon les dernières recommandations d'un groupe d'experts indépendants consultés par le gouvernement fédéral américain (UPSTF - US Preventive Services Task Force ).