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Des chercheurs américains ont développé deux analogues de la solénopsine, un composé actif du venin de la fourmi de feu (Solenopsis invicta). Ces analogues ressemblent à des céramides, mais non dégradables en molécules inflammatoires.Souvent présents dans des produits cosmétiques et de soins cutanés, les céramides sont des molécules lipidiques essentielles au maintien de la fonction barrière de la peau. Cependant, dans certaines conditions, ces céramides peuvent être transformées par des cellules en sphingosine-1-phosphate (S1P), une molécule liée à l'inflammation et la tumorigenèse.Intégrés dans une pommade, les deux analogues de la solénopsine ont été appliqués pendant 28 jours sur la peau d'un modèle de souris pour le psoriasis (les souris KC-Tie2). Les scientifiques ont observé une diminution de l'épaisseur de la peau des souris traitées d'environ 30% environ par rapport aux témoins. De plus, les souris traitées avaient moitié moins de cellules immunitaires qui s'infiltrent dans la peau. Enfin, ajoutés à une culture de cellules immunitaires, les analogues ont permis de réduire la production cellulaire du signal inflammatoire de l'interleukine 22 (IL-22) et d'augmenter la production d'IL-12 anti-inflammatoire. Bref, ils ont stoppé l'évolution du psoriasis, une maladie de peau auto-immune assez fréquente. "Nous pensons que les analogues de solénopsine pourraient contribuer à la restauration complète de la barrière cutanée chez des patients humains, ce que ne réussissent pas à faire les émollients qui se contentent d'apaiser la peau en l'hydratant," commente Jack Arbiser, professeur de dermatologie à l'École de médecine de l'Université Emory. Principal auteur de ces travaux, avec son équipe, il avait précédemment montré que la solénopsine est un inhibiteur de la croissance des vaisseaux sanguins et qu'elle pourrait être un agent anticancer.Les analogues de la solénopsine pourraient par ailleurs constituer une alternative intéressante aux stéroïdes topiques (dermocorticoïdes), les médicaments actuellement les plus utilisés pour traiter le psoriasis léger à modéré, avec néanmoins des effets secondaires tels que l'amincissement de la peau et des ecchymoses. Ils pourraient aussi être utilisés en combinaison avec les thérapies existantes.(Source : Scientific Reports, 11 septembre 2017, doi : 10.1038/s41598-017-10580)