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Des études antérieures ont établi un lien entre l'âge de la ménarche et un risque accru d'obésité plus tard dans la vie. Cependant, cette déduction observationnelle a pu être biaisée par d'autres critères tels que l'origine ethnique, les antécédents économiques, le niveau d'éducation, le régime alimentaire, etc. Cette fois, les chercheurs de l'Imperial College London ont utilisé la "randomisation mendélienne" qui sert à identifier des facteurs de risques en se basant sur des variations génétiques pour démontrer un lien de cause à effet.Chez les 182 416 femmes sélectionnées, les auteurs ont d'abord identifié 122 variantes génétiques associées au déclenchement de la puberté et des premières règles. Pour évaluer l'effet de la puberté précoce sur l'indice de masse corporelle (IMC), ils ont ensuite examiné des données issues d'un autre panel de 80 465 femmes enregistrées sur la UK Biobank.Les scientifiques ont alors constaté que les filles qui commençaient leur puberté plus tôt, avant l'âge de 12 ans en moyenne, affichaient un risque plus élevé d'être obèses que celles ayant eu leurs règles plus tardivement. Pour chaque année retardée de la venue des règles, il existe une diminution de l'IMC de l'ordre de 0.38kg/m2. Le lien de cause à effet a été validé sur un troisième groupe de 70 962 femmes.Ce lien pourrait s'expliquer par des facteurs psychologiques comme une différence de traitement et des pressions sociales vis-à-vis de filles physiquement plus matures. Sur le plan physiologique, les auteurs de l'étude évoquent aussi les changements hormonaux liés à la puberté comme la poussée de la poitrine de manière précoce.(référence : International Journal of Obesity, 26 février 2018, doi : 10.1038/s41366-018-0048-7)