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Les néonicotinoïdes et le fipronil sont deux insecticides largement employés dans la production végétale en Belgique. Associés au déclin des colonies d'abeilles et d'autres populations de pollinisateurs, ces insecticides ont également un effet avéré sur la santé humaine. " Il a été observé qu'outre leur incidence sur la santé des écosystèmes, les insecticides dont il est question sont neurotoxiques ", exprime l'avis. " Le thiaclopride a été reconnu comme étant cancérigène. Des effets génotoxiques ont été observés in vitro, dans des cellules humaines et à l'aide de tests in vivo sur des animaux, mais sont plus difficiles à démontrer par une recherche épidémiologique. Un nombre croissant d'éléments souligne, entre autres impacts, des effets perturbant le système endocrinien à des niveaux d'exposition de plus en plus bas. Le fipronil est suspecté de perturber le fonctionnement du système endocrinien. La vie foetale et la prime enfance s'avèrent être des périodes d'exposition critiques. L'exposition directe aux composés a été réduite pas les niveaux de référence européens (acétamipride et imidaclopride, apparenant tous deux aux nénicotinoïdes).En dehors des effets d'une exposition directe à ces composés, les effets des expositions chroniques, notamment par la chaîne alimentaire, sont incertains, de même que les effets d'une exposition cumulée à des mélanges de ces composés entre eux ou avec d'autres polluants. Ceci étant, " une préoccupation croissante concerne l'impact sur la santé humaine du déclin de la qualité des aliments et de la production en raison de leurs effets sur les insectes pollinisateurs et les services écosystémiques ", selon le CSS. " Malgré l'incertitude qui entoure l'effet dans le temps et la gravité de ces composés, le CSS recommande l'adoption d'une approche préventive, notamment en Belgique. Il est peu probable que les concentrations actuelles dans l'environnement aient de graves effets sur la santé, mais le Conseil réitère sa préoccupation concernant les effets des expositions chroniques découlant de l'utilisation massive de ces pesticides. "Les résultats des différentes études (WIA, Easac) incitent le CSS à prôner le renforcement de la transition vers des pratiques de lutte intégrée pour réduire l'utilisation des néonicotinoïdes et du fipronil. Toujours selon le Conseil supérieur de la santé, il est urgent de réaliser une nouvelle évaluation de la toxicité de ces composés, de leur action sur l'organisme humain et de leurs effets sur les services écosystémiques, dus, par exemple, au déclin de la population des insectes pollinisateurs.