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L'épidémie d'Ebola, virus découvert en 1976 au Soudan et en République Démocratique du Congo, qui a sévi dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest dont la Guinée, en 2014-2015, a été d'une ampleur sans précédent. Plus de 28 000 personnes ont été infectées et plus de 11 000 décès constatés. Au cours de cette épidémie de multiples cas de transmission sexuelle du virus par des hommes à femmes ont été rapportés. Bien que relativement rare, ce type de transmission constitue un problème majeur de santé publique, car il se produit des mois après la guérison. En outre, la transmission sexuelle est liée à une résurgence de la maladie en Guinée, précédemment exempte d'Ebola.Des chercheurs de l'University of Pennsylvania viennent de faire une découverte inquiétante (1) : Ebola pourrait survivre dans le sperme masculin durant deux ans et demi, ce qui confirme une recherche (2) menée l'an dernier par d'autres chercheurs américains et est plutôt inquiétant. Mais ce n'est pas tout : ils ont aussi constaté que ce sont des fibrilles amyloïdes séminaux et le sperme qui "aident" le virus à infecter d'autres cellules et altèrent les propriétés physiques du virion, stabilisant ainsi l'infectiosité virale et protégeant le virus contre le dessèchement.Dès lors, les auteurs pensent qu'en modifiant la structure des amyloïdes, des protéines qui jouent également un rôle dans la transmission du VIH, il serait possible d'empêcher le virus de déclencher de nouvelles chaînes de transmission et de mieux contrôler les épidémies qui sévissent actuellement en Afrique de l'Ouest. Ils vont également vérifier si la flore vaginale permet elle aussi la survie du virus Ebola.(références :(1) PNAS, 25 juin 2018, doi : 10.1073/pnas.1721646115)(2) Open Forum Infectious Diseases, 1er juillet 2017, doi : 10.1093/ofid/ofx155)http://www.pnas.org/content/early/2018/06/20/1721646115https://academic.oup.com/ofid/article/4/3/ofx155/4004818