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Afin de vérifier si le syndrome prémenstruel (SPM) est plus grave chez les femmes qui boivent de l'alcool, des chercheurs espagnols et britanniques ont compilé les données de 19 précédentes études (jusqu'en mai 2017) sur ce syndrome, menées dans huit pays et impliquant plus de 47 000 femmes.Ils ont découvert que boire de l'alcool est associé à une hausse de 45% du risque de SPM et qu'une consommation "excessive" d'alcool augmente ce risque de 79 %.À l'échelle mondiale, les auteurs évaluent à quelque 30% la proportion de femmes qui boivent de l'alcool, avec environ une sur 20 (6%) considérées comme de grandes buveuses. Mais en Europe et en Amérique, les pourcentages équivalents sont plus élevés, respectivement près de 60% et plus de 12,5%. Sur la base de ces pourcentages et des résultats de leurs études, ils estiment que 11% des cas de SPM peuvent être associés à la consommation d'alcool dans le monde et 21% en Europe.Si le lien entre SPM et consommation d'alcool ne fait plus de doute pour les chercheurs et si ceux-ci considèrent que ce lien pourrait être dû aux hormones, ils n'apportent cependant pas la preuve que l'alcool est à l'origine du SPM ou s'il en aggrave les symptômes (sautes d'humeur, gonflement douloureux des seins, fringales, fatigue, irritabilité, dépression...). D'ailleurs le Pr Bahi Takkouche n'exclut pas l'hypothèse que certaines femmes boivent dans l'espoir d'atténuer les symptômes du syndrome.(référence : British Medical Journal, 16 avril 2018, doi: 10.1136/bmjopen-2017-019490