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Dans le cadre d'une vaste étude actuellement en cours explorant les liens entre VIH et le vieillissement, des investigateurs hollandais ont déterminé deux groupes de patients, 399 hommes pratiquant le sexe avec des hommes (HSH) vivant avec le VIH et 366 HSH VIH-, afin d'évaluer les risque de troubles sexuels et de l'érection, une plainte beaucoup plus fréquente chez le patient d'âge moyen porteur du virus. Les résultats de l'étude, basée sur des interrogatoires fouillés concernant l'activité sexuelle des participants, montrent que les HSH et VIH+ sont significativement plus nombreux à se plaindre d'une diminution de la fonction érectile (13% vs 3%), du désir sexuel (7% vs 4%) et de la satisfaction dans le rapport sexuel (18% vs 12%) que les HSH VIH négatifs du groupe contrôle. Après avoir pris en compte l'âge, la race et certains facteurs favorisant les troubles érectiles ou une diminution de la fonction sexuelle comme la prise d'antihypertenseurs ou d'antidépresseurs, la présence de multiples comorbidités ou le tour de taille, les investigateurs sont parvenus à la conclusion que seul demeure le VIH comme facteur associé à une diminution de la fonction sexuelle et érectile. Sa présence multiplie d'un facteur 2.52 le risque de souffrir de dysfonction érectile. Quels sont, à présent, les facteurs liés à la présence du VIH qui participent à une augmentation du risque d'apparition de troubles érectiles ? Une première analyse révèle le rôle d'un nombre peu élevé de CD4, de la durée de la maladie et d'un antécédent d'événement SIDA sans oublier le traitement. Ainsi, un traitement actuel par l'inhibiteur de protéase lopinavir boosté par ritonavir multiplie par 5,5 le risque de dysfonction érectile et une exposition passée augmente ce risque de 20%. Tous ces résultats soulignent l'importance d'une évaluation régulière de la fonction sexuelle et érectile chez les HSH d'âge moyen lors des consultations de routine, ceci afin de permettre la mise en place de traitement visant certains facteurs de risque connus de la dysfonction érectile ainsi que de traitement pharmacologiques plus spécifiques de ce trouble. Enfin, il ne faut pas perdre de vue que les HSH d'âge moyen présentant des troubles érectiles ont plus fréquemment des rapports sans protection ce qui augmente non pas le risque de transmission du virus (ils sont traités) mais bien le risque de MST et de leur transmission.Ref: Dijkstra M. et al. AIDS, consultation en ligne sur le site de la revue.