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Etudes identiques, GEMINI 1et 2 ont inclus 1433 patients nouvellement diagnostiqués pour le VIH et naïfs de tout traitement ARV, majoritairement des hommes (85%) de race caucasienne (66%) et âgés de 32 ans en moyenne. Lors de l'inclusion, 80% présentaient une charge virale < 100.000 copies/ml tandis que 20% avaient une charge virale comprise entre 100.000 et 500.000 copies/ml. Enfin, la plupart des participants présentaient un nombre de CD4 supérieur à 200/mm3. Les patients ont été randomisés en deux groupes équipotents pour recevoir soit une thérapie duale associant dolutégravir et lamivudine, soit une trithérapie classique associant ténofovir (TDF), emtricitabine et éfavirenz.Après 48 semaines de suivi, les résultats intermédiaires montrent une non infériorité de la thérapie duale par rapport à la trithérapie classique. En effet, le critère d'évaluation primaire, la proportion de patients ayant une charge virale indétectable (< 50 copies/ml), est retrouvé chez 91% des patients traités par thérapie duale et chez 93% des patients sous trithérapie classique. Autre résultat intéressant, les taux de réponse sont élevés tant chez les patients présentant une charge virale < 100.000 copies/ml à l'inclusion (91% pour la thérapie duale vs 94% pour la trithérapie) que pour ceux présentant une charge virale comprise entre 100.000 et 500.000 copies/ml (92% vs 90% pour la trithérapie classique). Attention cependant au fait que la trithérapie semble, à ce stade de l'étude, plus appropriée pour la minorité de patients ayant un compte CD4 peu élevé à l'inclusion puisque seuls 73% d'entre eux atteignent une charge virale indétectable vs 93% sous trithérapie classique. Dans l'ensemble, les deux stratégies thérapeutiques ont été bien tolérées et se sont révélées sûres. La thérapie duale était associée à l'émergence de moins d'effets secondaires (18%) par comparaison à la trithérapie classique (24%). Par contre, le taux d'abandon de traitement pour cause d'effets secondaires est bas et identique dans les deux groupes (2%). Sur les 24 premières semaines, l'évolution des marqueurs rénaux et osseux se révèle plus favorable chez les participants sous thérapie duale sans doute en relation avec l'absence de TDF connu pour impacter négativement la fonction rénale et le métabolisme osseux.Au final, les investigateurs concluent que, sur base de ces résultats intermédiaires, la thérapie duale, dolutégravir associé à lamivudine, constitue une option stratégique d'allègement thérapeutique sérieuse et intéressante pour les patients VIH initiant un traitement ARV sous réserve, bien évidemment, des résultats finaux de ces deux études.Ref: Cahn P. et al. Abstract TUAB0106LB, International AIDS Conference 2018, 24/07/2018, Amsterdam.