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Si, à San Francisco, le taux de mise sous PrEP est parmi les plus élevé au monde, le constat général est bien plus pessimiste dans le reste du pays puisqu'on estime qu'actuellement seuls 10% des personnes à haut risque d'infection par le VIH se voient proposer une PrEP, un traitement prophylactique simple, bien toléré et hautement efficace puisque sa prise journalière permet de réduire de 99% le risque d'infection. Une équipe d'investigateurs de Caroline du Sud a procédé à l'analyse rétrospective des données cliniques et de l'historique médical de 885 patients, âgés de 13 ans et plus, nouvellement diagnostiqués pour une infection VIH entre 2013 et 2016. Il est important de souligner que les investigateurs n'ont tenu compte que des cas qui présentaient toutes les caractéristiques d'une infection très récente au moment du diagnostic. Ils ont constaté que 66% de ces patients étaient sous suivi médical et/ou fréquentaient régulièrement les services d'urgence (entre 7 et 10 consultations annuelles) et que 25% étaient traités pour des MST et pourtant, à l'époque, aucun ne s'est vu proposé une PrEP. Ces chiffres mettent à jour une importante inertie clinique de la part des praticiens qui semblent ne pas prendre suffisamment en compte le fait que poser un diagnostic de MST constitue un signal d'alarme important, a fortiori s'il s'agit de sujets appartenant aux catégories à risque élevé de contamination par le VIH. Ces patients à risque auraient dû être dépistés lors de consultations pour MST ou non et, en cas de test négatif, mis sous PrEP pour éviter une infection patente. Ces occasions manquées concernent principalement les femmes, les membres de minorités ethniques et les sujets âgés de moins de 30 ans. En conclusion, les investigateurs réitèrent l'importance du dépistage VIH systématique des populations à risque à l'occasion des consultations médicales (quelle qu'en soit la raison) et soulignent la nécessité de disposer rapidement d'indications claires pour la prescription de la PrEP chez les sujets VIH-.Ref: Smith DK et al. Clin Infect Dis article disponible en ligne sur le site.