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Pour les besoins de cette étude rétrospective, les investigateurs ont passé en revue l'ensemble du dossier médical de 2.567 personnes vivant avec le VIH fréquentant trois centres de référence VIH de la ville de San Francisco. Les patients recrutés étaient assez représentatifs du groupe, en constante augmentation, des "silver hair" qui, aux USA, constituent plus de 10 % des personnes séropositives. L'âge médian était de 55 ans, 14 % étaient de sexe féminin, 95 % étaient sous traitement antirétroviral et le nombre moyen de cellules CD4 était de 530.Parmi cette population éligible pour une prévention primaire vu le risque potentiel précoce de maladies cardiovasculaires, on constate que 77 % ont effectivement été soumis à un bilan cardiovasculaire complet, lequel montre que ce risque cardiovasculaire est de grade moyen à élevé pour 50 % des patients inclus, et que les principaux facteurs de risque sont l'HTA (69 %), les troubles lipidiques (48 %), le diabète de type 2 (16 %) et le tabagisme actif (28 %). Si faire un bilan cardiovasculaire auprès de trois patients sur quatre est une bonne chose, encore faut-il que les facteurs mis en évidence soient pris en considération et un traitement préventif instauré, mais c'est là que les choses se compliquent. En effet, seuls 39 % des patients éligibles pour un traitement reçoivent effectivement un antihypertenseur et seulement 44 % des patients éligibles pour une statine s'en sont vus prescrire.Ces quelques chiffres témoignent d'une réalité : la santé cardiovasculaire des personnes vivant avec le VIH est suboptimale. Ils soulignent aussi l'importance d'améliorer les mesures de prévention primaire pour préserver au mieux les acquis, en termes d'espérance de vie, apportés par l'optimalisation constante des traitements antirétroviraux.Réf: McLaughlin M. et al. E-poster B4, Track B, IAS 2023, Brisbane.