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La dépression est très fréquente chez les personnes vivant avec le VIH surtout chez les femmes, un groupe où la prévalence atteint 30 à 60% alors qu'elle n'est que de 20 à 35% chez les hommes. De multiples études ont montré que la dépression est fortement associée à une augmentation de la mortalité chez les personnes vivant avec le VIH. En effet, la présence d'un syndrome dépressif augmente le risque de négligence ou d'abandon thérapeutique ou de suivi de la maladie, de recours aux drogues injectables, à l'alcool et surtout amplifie le risque de passage à l'acte, autant de situations qui peuvent résulter en une augmentation du risque de décès. Une récente étude américaine confirme ce lien entre dépression et mortalité. Sur 5 ans de suivi, les investigateurs ont observé qu'à chaque période de 365 jours de dépression, en continu ou cumulatifs (si plusieurs épisodes espacés), correspond une augmentation de 72% du risque de mortalité. Même une simple période de 90 jours cumulés de dépression, qu'elle qu'en soit la sévérité, a un impact significatif sur le risque de mortalité toutes causes confondues. En cas de diagnostic de dépression, il est important de prendre le patient en charge rapidement car comme le montre bien cette intéressante étude, la durée du ou des épisodes de dépression constitue un facteur de risque de décès.Ref: Mills JC et al. Clin Infect Dis on line edition 04/2018.