...

A l'heure actuelle, on dispose de fort peu de données cliniques solides concernant le traitement de l'hépatite C par les antiviraux à action directe au stade aigu de l'infection. De plus, la plupart de ces études n'ont inclus qu'un très petit nombre de patients, entre 17 et 26. Des données disponibles, il ressort que la réponse virologique soutenue (RVS) varie entre 32-59% pour la combinaison sofosbuvir/ribavirine et 77-100% pour l'association sofosbuvir/ledipasvir. Cette lacune en termes de résultats cliniques explique en partie pourquoi, actuellement, les antiviraux à action directe ne disposent pas d'une approbation officielle pour leur utilisation en phase aiguë de l'infection par l'hépatite C. Présentée lors de la CROI 2018, l'étude DAHHS2 (Dutch Acute HCV in HIV Study n°2) avait un double objectif. Premièrement, démontrer que l'association grazoprevir/elbasvir est efficace en terme de guérison si administrée en phase aiguë de l'infection chez des patients VIH et, deuxièmement, démontrer que chez ces patients il est possible de raccourcir le traitement à 8 semaines. Il s'agit d'une étude prospective, multicentrique, ouverte et non comparative qui a enrôlé 68 patients, tous étant des hommes pratiquant le sexe avec des hommes (MSM), présentant une hépatite C aiguë et vivant avec le VIH et traités comme en atteste un taux de CD4 à 600 en moyenne ainsi qu'une charge virale indétectable. Pour 2/3 de ces patients, le génotype 1a était concerné et, pour le dernier tiers, il s'agissait du génotype 4. Initié endéans les 26 semaines après le début présumé de l'hépatite C, le traitement consistait en l'administration durant 8 semaines de la combinaison grazoprevir/ledipasvir 100/50mg, 1X/j. Les résultats intermédiaires concernant 63 patients ont été présentés et montrent un taux de RVS12 de 98%. Pour les investigateurs, ces résultats soutiennent le traitement de l'hépatite C dès la phase aiguë par un traitement court de 8 semaines chez les MSM HIV+. De plus, cette prise en charge rapide, efficace apparaît comme rentable en prévenant le risque de contamination par l'hépatite C au sein d'une population à très haut risque de transmission.Ref: Boerekamps A. et al. Abstract 128, CROI 2028, Boston.