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QUATUOR avait pour critère primaire d'évaluation le maintien d'une charge virale indétectable lorsqu'on administrait une trithérapie durant quatre jours consécutifs, suivi d'un repos de trois jours vs le maintien d'une administration en continu sept jours sur sept.Ce critère a été atteint par 97 % des patients sous traitement continu et par 96 % des patients sous traitement intermittent quatre jours sur sept. Non infériorité donc entre les deux schémas sur le critère d'évaluation primaire, ce qui a fait dire, dans les conclusions de l'étude publiée dans la revue The Lancet, que la stratégie intermittente évaluée par cet essai constituait une alternative efficace pour des patients qui suivent bien leur traitement. Attention cependant au fait qu'on a observé, lors de cette étude, la survenue de six échecs virologiques au sein du groupe quatre jours sur sept, et trois échecs virologiques pour la stratégie sept jours sur sept, ce qui laisse à réfléchir sur les conséquences potentielles de ce type de stratégie d'allégement. Dans l'étude DUETTO évaluant une stratégie intermittente basée cette fois sur les thérapies duales, le critère d'évaluation primaire était la survenue d'échecs virologiques. Dans le groupe intermittent, ils étaient au nombre de 8 vs 0 dans le groupe administration en continu. Le critère de non-infériorité n'ayant pas été atteint, l'étude était considérée comme un échec, même si les taux de patients maintenant une charge virale indétectable était quasi identique avec 94,5 % pour la stratégie intermittente et 96,3 % pour la stratégie en continu. Au final, même si une stratégie intermittente basée sur une trithérapie ou une thérapie duale permet le maintien d'une charge virale indétectable pour un taux quasi identique et très élevé de patients, il ne faut pas négliger le fait que des échecs virologiques plus élevés ont été observés en cas de stratégie intermittente, tant avec une trithérapie qu'une thérapie duale. C'est certainement une des raisons qui fait que les sociétés savantes internationales, dont l'EACS, ne recommandent pas les stratégies intermittentes, qu'elles soient basées sur la thérapie duale ou les trithérapies. Un rappel important et qui nuance quelque peu la conclusion un peu trop enthousiaste de l'article concernant l'intérêt des trithérapies dans le cadre des stratégies intermittentes.