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Aujourd'hui, en chirurgie orthopédique on fait face à ce qu'on appelle une épidémie d'arthrose du genou et donc à une explosion de la demande de prothèses chez les jeunes retraités qui veulent rester actifs plus longtemps. Mais il n'est pas rare qu'une opération finisse par se solder par un échec. En cause, les altérations mécaniques et l'infection. D'où le projet de prothèse sur mesure et connectée.Actuellement, seules deux ou trois équipes de recherche dans le monde travaillent sur un projet similaire, dont celle du Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Brest qui s'est associée à l'Inserm, ainsi qu'à plusieurs entreprises innovantes.FollowKnee, la future prothèse 2.0 sera constituée d'un dispositif fabriqué par impression 3D à partir d'un scanner fait sur le patient. A l'intérieur, des petits capteurs mesureront la température et le pH pour savoir si lors de la rééducation le genou plie bien et reste en bonne santé. Capables de déceler une infection ou tout défaut mécanique, ces capteurs enverront spontanément, en temps réel, des alertes si une des données est anormale. Les informations seront transmises aux patients via une application installée sur leur smartphone. Ces derniers pourront ensuite avertir leur chirurgien qui pourra traiter à temps une éventuelle défaillance de la prothèse ou une infection de l'articulation.Le projet consiste également à optimiser la pose de ces prothèses grâce à la réalité augmentée. Le chirurgien disposera ainsi d'un casque lui permettant de voir les informations utiles directement sur le patient.Selon les initiateurs de ce projet doté d'un budget de 24 millions d'euros, dont huit apportés par l'État français, les principaux défis consisteront à maintenir une source d'énergie dans la prothèse pendant 25 ou 30 ans, ainsi qu'à intégrer les petits capteurs dans les prothèses et à assurer leur durée de vie.La réalisation devrait s'effectuer en deux étapes. D'ici trois ans, des prothèses de genou seront fabriquées en 3D et implantées sur 250 patients plutôt jeunes pour superviser leur fonctionnement sur un temps long. Ensuite, les prothèses seront dotées de capteurs, qui seront fabriqués par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Grenoble, et testées sur 30 personnes. L'objectif est d'obtenir un produit commercialisable avec une évaluation clinique des résultats d'ici 5 ans.En cas de succès, FollowKnee devrait inspirer rapidement d'autres chercheurs pour s'occuper d'autres articulations, celles des hanches, des chevilles ou des épaules.(référence : communiqué du CHRU de Brest, 24 janvier 2018)