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Ce constat a été dressé par des paléoanthropologues de Harvard au terme d'un travail de titan qui a consisté à examiner près de 2 600 squelettes provenant de collections cadavériques et archéologiques à travers les États-Unis : 176 spécimens anciens d'Amérindiens datant de 300 à 6 000 ans, 1 581 issus de la période 1905-1940 et 819 de la période post-industrielle, entre 1976 et 2015.En concentrant leurs observations sur les genoux de ces différents squelettes, les auteurs ont pu observer que les ossements les plus récents étaient aussi les plus touchés par les marques d'usure caractéristiques de l'arthrose. Plus précisément l'étude révèle que, jusqu'à l'ère post-industrielle, l'arthrose du genou touchait entre 6 et 8% des personnes de 50 ans ou plus contre 16% à notre époque. Soit plus qu'un doublement de la prévalence de cette maladie.Et quand les chercheurs ont pris en compte les effets de l'âge et du poids, ils ont constaté que cette prévalence était toujours au moins deux fois plus importante chez les personnes décédées après 1976.Ils avancent dès lors d'autres hypothèses pour expliquer la flambée des cas d'arthrose au cours des dernières décennies, la plus plausible étant, selon eux, notre mode de vie devenu très sédentaire. En effet, le manque d'exercice entraîne un affaiblissement des muscles et un amincissement des cartilages, ce qui provoquerait des dommages plus rapides aux articulations et favoriserait la survenue de l'arthrose. Deuxième coupable : notre alimentation trop riche en sucre et en graisses. Elle cause des inflammations chroniques au niveau des articulations, certes faibles, mais amplifiées par la sédentarité.Pour les scientifiques, le message est limpide : il est grand temps de se mettre au sport et d'adapter son alimentation si l'on veut limiter les risques d'arthrose du genou,(référence : PNAS, 14 août 2017, doi : 10.1073/pnas.1703856114)