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Mais qui aurait pu penser qu'une cornemuse puisse se transformer en arme bactériologique redoutable avant que ces mêmes chercheurs ne se penchent sur le cas d'un joueur de cet instrument, décédé en réalité d'une pneumopathie d'hypersensibilité ? Cette maladie touche habituellement les poumons de personnes exposées à des poussières, ou des polluants environnementaux. Sauf qu'ici le patient n'était pas exposé aux moisissures ni à son travail, ni à son domicile. Il ne fumait pas non plus, et son dossier médical n'avait rien révélé de particulier. Son état s'étant toutefois curieusement amélioré lors d'un séjour de trois mois en Australie où il était parti sans son instrument, les médecins qui le suivaient ont alors eu l'idée d'envoyer la cornemuse dans un laboratoire pour effectuer des analyses. Idée payante puisqu'ils ont découvert de la moisissure ainsi qu'une véritable "soupe" de champignons pouvant causer de graves dommages aux poumons. Il était malheureusement trop tard pour espérer guérir le musicien qui est quelques semaines plus tard, l'autopsie ayant révélé d'importantes lésions pulmonaires.Les auteurs de cette étude de cas évoquent des drames similaires chez des joueurs de trombone et de saxophone et conseillent fortement aux musiciens de nettoyer leur instrument à vent avec un chiffon en coton, quotidiennement, après chaque utilisation.(référence : Thorax, 22 août 2016, doi : 10.1136/thoraxjnl-2016-208751)