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L'étude de phase 2b multinationale (avec participation de la Belgique), randomisée, contrôlée versus placebo, évaluant en double aveugle l'impact de l'ALX-0171 (anticorps à domaine unique, également connu sous le nom de nanocorps) nébulisé chez des enfants (28 jours à 24 mois) hospitalisés pour infection respiratoire basse sévère due au VRS (virus respiratoire syncytial) appartient sans conteste à cette seconde catégorie.Cette étude montre que le délai médian pour parvenir à une charge virale inférieure à la limite de détection (critère principal de jugement) est 2 à 4 fois plus rapide chez les enfants recevant chacune des 3 doses étudiées d'ALX-0171 (3, 6 et 9 mg/kg). Mais là où les choses se corsent c'est que cela n'améliore en rien aucune des manifestations cliniques évaluées à savoir l'obtention une saturation en oxygène > 92% après 4 heures en air ambiant, la reprise de l'alimentation orale adéquate et l'évolution du score global de sévérité clinique à J2, et cela alors même que, pour les 2 dosages les plus élevés utilisés, il est rapporté que la concentration sérique d'ALX-0171 outrepasse la concentration considérée comme pouvant complétement neutraliser le RSV.Les investigateurs avancent que ces résultats ajoutent du poids à l'hypothèse selon laquelle le VRS agirait comme déclencheur d'une réponse immunitaire mal régulée, de sorte que la réduction de la charge virale n'affecterait pas la trajectoire de la maladie au-delà d'un point critique. En clair l'ALX-0171 ne serait plus à même d'améliorer l'évolution clinique une fois que l'infection est établie et il est plus que probable que cela s'applique à l'ensemble des antiviraux.S Cunningham et al. Lancet Respir Med. 2021; 9: 21-32. https://www.thelancet.com/journals/lanres/article/PIIS2213-2600(20)30320-9/fulltext