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Parce qu'il est localisé derrière la barrière hémato-encéphalique, le glioblastome se trouve partiellement à l'abri du système immunitaire. Même après un traitement très agressif associant chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie, les patients rechutent généralement moins de six mois plus tard. Les techniques actuelles échouent en effet à détruire les cellules souches responsables du maintien et de la prolifération de la tumeur.Sachant que Zika présente la capacité de pénétrer par le sang dans le cerveau, les auteurs de cette étude ont développé une version modifiée du virus avec l'intention de détourner sa capacité à infecter et détruire les cellules souches composant le tube neural lors de la vie foetale. Les cellules souches des glioblastomes, à l'origine des récidives après traitement, partagent en effet plusieurs caractéristiques avec les cellules souches neurales foetales.L'équipe du Pr Zhe Zhu a ensuite injecté le virus atténué à 18 souris porteuses de tumeurs humaines. Au bout de 48 heures, la microscopie en immunofluorescence montre que plus de 60% des cellules souches tumorales sont infectées par le virus. Les cellules tumorales différenciées sont également infectées dans une moindre mesure.Au bout de deux semaines, la tumeur est significativement plus petite chez les souris traitées, en comparaison avec les 15 autres animaux ayant reçu un placebo d'eau salée. Et les 18 souris contaminées ont vécu en moyenne plus longtemps : 50% d'entre elles sont mortes au bout de 30 jours, contre 22 jours dans le groupe placebo.De même, en laboratoire, sur des cultures cellulaires de tissus tumoraux issus de patients humains épileptiques, l'agent pathogène a réussi à infecter les cellules souches tumorales du glioblastome, tout en épargnant les cellules cérébrales normales, saines et non cancéreuses.(référence : The Journal of Experimental Medicine, 5 septembre 2017,DOI : 10.1084/jem.20171093)