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Une équipe américaine a identifié pour la première fois un sous-type de la SEP, appelé sclérose multiple myélocorticale (myelocortical multiple sclerosis - MCMS), qui se caractérise par une perte neuronale mais sans démyélinisation de la substance blanche du cerveau. Or jusqu'à présent, on a toujours considéré la SEP comme une maladie de la substance blanche du cerveau, au cours de laquelle les cellules immunitaires détruisent la myéline, la couverture protectrice des cellules nerveuses, et on pensait que la destruction de la myéline était responsable de la mort des neurones, entraînant ainsi des incapacités irréversibles chez les patients atteints.En examinant à l'IRM les tissus cérébraux de 100 patients atteints de SEP qui ont fait don de leur cerveau après leur décès, les auteurs ont observé que 12 cerveaux ne présentaient pas de démyélinisation de la substance blanche. Après avoir comparé les caractéristiques microscopiques des tissus cérébraux et de moelle épinière de ces 12 patients atteints de MCMS, de 12 autres patients atteints de SEP traditionnelle et de témoins sans maladie neurologique, ils ont observé que seul le groupe SEP traditionnelle présentait des lésions dans la substance blanche du cerveau.Autre constat : les cerveaux "MCMS" présentaient une densité neuronale et une épaisseur corticale réduites, également observées en cas de SEP traditionnelle. Ces observations montrent donc bel et bien que la perte neuronale peut se produire indépendamment de la démyélinisation de la matière blanche cérébrale. Elles soulignent le besoin de techniques d'imagerie plus sensibles d'IRM pour diagnostiquer et évaluer correctement la pathologie du cerveau et surveiller la réponse au traitement. Enfin, elles laissent espérer la mise au point de traitements sur mesure en fonction du type de SEP.(référence : The Lancet Neurology, 21 août 2018, DOI : 10.1016/S1474-4422(18)30245-X)https://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(18)30245-X/fulltext