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Au cours des dernières années, de nombreuses personnes ont exprimé leurs préoccupations concernant l'impact négatif potentiel de l'utilisation des médias sociaux. Et la question de savoir si ces médias sont responsables des problèmes de santé mentale chez les jeunes adultes demeure un sujet controversé qui vient de faire l'objet d'une nouvelle étude corrélationnelle.Les auteurs ont interrogé 467 jeunes adultes sur leur durée quotidienne d'utilisation des médias sociaux, l'importance que ces supports d'expression ont pu prendre dans leur vie et la tendance à publier des messages peu clairs mais alarmistes pour attirer l'attention. Des aspects tels que les symptômes généraux de santé mentale, les idées suicidaires, la solitude, l'anxiété sociale et la diminution de l'empathie ont également été considérés.Au final, les résultats révèlent que l'utilisation des médias sociaux n'est pas prédictive d'une altération du fonctionnement de la santé mentale, et d'éventuels problèmes tels que la solitude, la diminution de l'empathie et l'anxiété sociale. Ils indiquent aussi que les jeunes adultes sont davantage exposés au stress en cas de conflits familiaux ou de problèmes financiers. Une tendance inquiétante a néanmoins été mise à jour : le "vaguebooking". Ce terme anglophone désigne une pratique employée par certains internautes qui postent des statuts au contenu qui apportent peu d'informations claires et concrètes, mais souvent inquiétantes. Il est possible qu'un tel usage puisse constituer un "appel à l'aide" chez des personnes ayant des problèmes de santé mentale préexistants et qui sentent seules, ce qui pourrait en faire un marqueur de risque de la solitude et des pensées suicidaires."Nos résultats sont généralement cohérents avec des travaux antérieurs qui montrent que la façon d'utiliser les médias sociaux est plus déterminante en matière de santé mentale que le temps passé en ligne," indique Chloe Berryman, professeur à l'Université de Floride Centrale et auteure principale de l'étude."Nous ne négligeons pas la possibilité que certains comportements en ligne problématiques soient associés à des problèmes de santé mentale, mais nous suggérons que la recherche se concentre davantage sur le comportement des individus plutôt que de rendre les médias sociaux responsables de tous leurs problèmes socio-personnels étant donné le manque de preuves évidentes d'une telle relation."(référence : Psychiatric Quarterly, 1er novembre 2017, doi : 10.1007/s11126-017-9535-6)