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Les scientifiques ont suivi par IRM l'activité cérébrale de 22 personnes misophones et 20 individus témoins non atteints par la maladie pendant qu'ils étaient soumis à plusieurs sons, neutres (pluie, restaurant animé, bruit d'une bouilloire), déplaisants (pleurs de bébé ou cris d'une personne) et déclencheurs (bruits de mastication ou de respiration).Pour les sons déclencheurs, la réaction des misophones n'a pas tardé : fréquence cardiaque accélérée, conductance cutanée. Les scientifiques ont également observé un pic d'activité dans le cortex insulaire antérieur (CAI), une région clé du "réseau de saillance" qui joue un rôle important dans la perception des signaux intéroceptifs et le traitement des émotions et qui est impliquée dans les mécanismes de l'attention.Chez les individus misophoniques, l'imagerie IRM structurale a aussi montré une connectivité fonctionnelle anormale entre le CAI et un réseau de régions responsables du traitement et de la régulation des émotions, de même qu'une plus grande myélinisation dans le cortex préfrontal ventromédian.Selon les auteurs, les changements qu'ils relèvent dans le cerveau et le corps des personnes misophoniques à cause de sons déclencheurs mais pas d'autres sons sont la preuve que cette maladie est un véritable trouble neurologique.(référence : Current Biology, 2 février 2017, DOI: 10.1016/j.cub.2016.12.048)