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Pour réaliser leur essai clinique, les auteurs de l'Université de Kyoto ont percé un trou de 12 millimètres dans le crâne de sept patients parkinsoniens, âgés de 50 à 69 ans, de manière à pouvoir injecter à chacun d'eux environ cinq millions de cellules souches pluripotentes induites (iPS pour induced pluripotent stem cells).Ces cellules iPS sont des cellules adultes ramenées à l'état quasi embryonnaire en leur faisant de nouveau exprimer quatre gènes normalement inactifs dans les cellules adultes. Issues de donneurs sains, souvent prélevées sur la peau, elles sont capables de se transformer en n'importe quel type de cellules selon le lieu du corps où elles sont ensuite transplantées.Dans le cas présent, elles devraient évoluer en neurones producteurs de dopamine, le neurotransmetteur qui contrôle la motricité, ce qui pourrait palier à la dégénérescence des neurones des Parkinsoniens et faire ainsi régresser la maladie. Les patients seront observés pendant deux ans par l'équipe de recherche.Cet essai fait suite à une première expérience similaire réalisée sur des primates avec des cellules souches d'origine humaine et qui a permis aux singes atteints d'une forme de Parkinson, de retrouver la capacité de faire des mouvements. (2) La survie des cellules greffées, par injection dans le cerveau des primates, a été observée pendant deux ans, sans aucune apparition de tumeur.Sur l'homme, un essai avec des cellules iPS a été réalisé au Japon en septembre 2014. Les travaux de l'équipe du Pr Masayo Takahashi ont permis d'implanter dans l'oeil d'une femme de 70 ans un mince film de cellules créées à partir de cellules iPS, elles-mêmes issues de cellules adultes de la peau du bras de cette patiente. Il s'agissait de traiter une des formes de la dégénérescence maculaire liée à l'âge, la première cause de cécité des plus de 55 ans dans les pays industrialisés.Le nouvel essai vise quant à lui à tenter de soigner la maladie de Parkinson, qui, selon la Parkinson's Disease Foundation américaine, affecte plus de dix millions de personnes à travers le monde. Actuellement, les thérapies disponibles améliorent les symptômes sans ralentir la progression de la maladie, explique cette fondation.De gros espoirs sont donc désormais placés dans la technique des cellules iPS dont l'usage ne pose pas de problèmes éthiques fondamentaux contrairement à l'utilisation des cellules souches prélevées sur des embryons humains.(références : (1) Japan Time, 30 juillet 2018,(2) Nature, 30 août 2017, doi :10.1038/nature.2017.22531)https://www.japantimes.co.jp/news/2018/07/30/national/science-health/japan-oks-clinical-trial-ips-cells-parkinsons-treatment/#.W2M32vZuIy9https://www.nature.com/news/reprogrammed-cells-relieve-parkinson-s-symptoms-in-trials-1.22531