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C'est en tout cas ce que démontrent des chercheurs américains qui ont suivi 565 enfants nés en Nouvelle-Zélande en 1972 et 1973, une période durant laquelle l'essence contenait encore du plomb. Ce pays était à l'époque l'un de ceux où la teneur en plomb dans le carburant automobile était parmi la plus élevée au monde.De leur naissance jusqu'à l'âge de 38 ans, les participants de l'étude ont régulièrement été évalués pour vérifier leurs aptitudes cognitives telles que le raisonnement et la mémoire de travail. Quand ils ont eu 11 ans, des échantillons de leur sang ont été prélevés pour tester le niveau de plomb.Le niveau moyen de plomb dans le sang des enfants à 11 ans était de 10,99 microgrammes par décilitre, soit une teneur légèrement plus élevée que le seuil jugé préoccupant. Ceux qui étaient porteurs de plus de 10 microgrammes de plomb par décilitre de sang à l'âge de 11 ans avaient à l'âge de 38 ans un QI en moyenne de 4,25 points de moins que leurs pairs moins contaminés par ce métal. A partir de là, les auteurs ont pu établir que toute augmentation de cinq microgrammes de plomb par décilitre de sang entraîne une perte d'environ 1,5 point de QI.Aujourd'hui, l'essence au plomb a été retirée du marché, mais on peut la trouver dans certains pays en Asie et au Proche-Orient et ce puissant neurotoxique est encore présent dans les anciennes peintures, les revêtements assurant l'étanchéité des balcons, des rebords de fenêtres, des anciennes canalisations... Il faut donc s'en méfier !(référence : JAMA, 28 mars 2017, doi : 10.1001/jama.2017.1712)