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Pour étudier ce lien entre manque de sommeil et idées noires, des psychologues américains ont examiné 52 volontaires âgés de 18 à 65 ans ayant des durées de sommeil et des heures de coucher variables et présentant des niveaux modérés à élevés de pensées négatives répétitives.Ces individus, qui avaient une forte tendance à l'anxiété et à la rumination, ont été exposés à différentes images neutres (personnes marchant dans la rue, objets du quotidien) et négatives (armes à feu, couteau, animal menaçant) destinées à déclencher une réponse émotionnelle. Les chercheurs ont suivi leur attention en analysant leurs mouvements oculaires (eye-tracking).L'analyse révèle que les sujets qui dorment peu scrutent davantage les images émotionnellement négatives que les photos neutres. Ils ont également plus de difficultés à détourner leur attention des stimuli négatifs et à passer à autre chose. Par ailleurs, plus leur temps d'endormissement est long, plus les volontaires semblent être absorbés par les images négatives. Pour les auteurs, ces observations suggèrent qu'un sommeil insuffisant contribue au maintien des pensées intrusives négatives qui rendent les gens vulnérables à différents types de troubles psychologiques, tels que l'anxiété ou la dépression. Ils espèrent dès lors pouvoir prévenir l'apparition de tels troubles, en allongeant la durée de sommeil des individus sujets à la rumination.(référence : Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, mars 2018, DOI : 10.1016/j.jbtep.2017.10.003)