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Alors que les accouchements prématurés sont de plus en plus fréquents, les scientifiques se demandent comment éviter les séquelles à vie (paralysie cérébrale, autisme ou troubles comportementaux) qui sont présentes chez environ 30% des bébés nés avant terme ?Les auteurs ont trouvé en partie la réponse à cette question au terme d'un long travail d'analyse. Pour y parvenir, ils se sont intéressés à l'activité des cellules microgliales chez des souris modèles d'inflammation dont le cerveau présente les caractéristiques d'un nouveau-né prématuré. Dispersées dans le système nerveux, ces cellules sont chargées d'assurer la défense immunitaire dans le cerveau en réponse aux phénomènes inflammatoires qui se produisent chez la maman et/ou le bébé lors d'un accouchement prématuré et qui peuvent entraîner des séquelles à vie.Les scientifiques ont identifié un gène connu sous le nom de DLG4. Ils ont montré que ce gène s'exprime différemment dans les cellules microgliales lorsque le cerveau a été endommagé par une inflammation. Son activité est modulée par le stade de croissance du foetus et l'inflammation présente chez la mère ou l'enfant. Et contrairement à ce que l'on pensait, il s'exprime au cours du développement précoce du cerveau.L'implication de DLG4 dans les anomalies cérébrales des bébés nés trop tôt a été confirmée par l'analyse du génome de 500 nouveau-nés prématurés. Et les chercheurs ont même franchi un pas supplémentaire puisqu'ils ont constaté un lien entre les variations de DLG4 et la structure de la matière blanche, un tissu qui présente des différences marquées à l'imagerie, chez les enfants souffrant de paralysie cérébrale, d'autisme ou encore de troubles du comportement liés à leur naissance précoce.Ce travail devrait permettre de mieux comprendre comment agir sur l'inflammation à l'origine de l'accouchement prématuré, et les dommages cérébraux qui en découlent.(référence : Nature Communications, 5 septembre 2017, doi : 10.1038/s41467-017-00422-w)