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Une précédente étude de l'Université de Colombie britannique avait déjà montré que les marques d'affection envers les enfants avaient des conséquences sur leur profil moléculaire, qui était sous-développé chez les bambins ayant eu moins de contacts physiques. (2)Cette fois-ci, c'est à l'aide de deux groupes de souris, modèles se rapprochant de l'être humain, que les scientifiques ont pu suivre le mouvement de "copier-coller" de gènes sauteurs, nommés longs éléments nucléaires intercalés (LINE en anglais), dans les cellules cérébrales de nouveau-nés, plus précisément au niveau de l'hippocampe. Dans le premier groupe, les mères ont adopté un comportement particulièrement attentionné (toilettages, soins) envers leurs petits. Dans l'autre, elles se sont montrées nettement moins protectrices.En comparant l'ADN des souriceaux, il en ressort que le nombre de gènes se répliquant dans les cellules cérébrales augmente chez les souriceaux quand ceux-ci sont moins maternés. Afin de s'assurer que ce processus ne résulte pas d'une influence héréditaire, certains d'entre eux ont été changés de groupe. Le même phénomène de "rétro-transposition" a été constaté.Grâce à un suivi sur le long terme des souriceaux devenus adultes, les auteurs ont observé que les individus dont les gènes ont multiplié leur copie sur un brin d'ADN se montrent plus stressés et inadaptés. D'où leur hypothèse selon laquelle des pathologies comme la dépression ou la schizophrénie chez les humains pourraient avoir un lien avec cette modification de l'ADN chez les nouveau-nés avant sevrage.(références : (1) Science, 23 mars 2018, DOI : 10.1126/science.aah3378,(2) Development and Psychopathology, décembre 2017, DOI :10.1017/S0954579417001213)