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Des chercheurs de l'Université d'Exeter ont d'abord récolté 97 échantillons d'eau de baignade en provenance d'Angleterre et du Pays de Galles et ils ont constaté que 11 d'entre eux contenaient des bactéries Escherichia coli porteuses de gènes qui confèrent une résistance aux antibiotiques bêtalactamines.Même si le pourcentage de telles bactéries est faible dans les eaux de baignade (0,07%), les personnes qui pratiquent une activité dans ces eaux risquent d'en ingérer et les surfeurs sont les plus exposés au vu des résultats d'une enquête épidémiologique complémentaire.Les auteurs ont en effet collecté 294 échantillons fécaux dont environ une moitié provenait de surfeurs et bodyboardeurs réguliers, et l'autre moitié de nageurs (individus contrôle). Il en conservé 273 et ont constaté que 13 surfeurs sur 143 (soit 9,1%) étaient porteurs au niveau intestinal d'E.coli résistantes, notamment à la céfotaxime, un antibiotique de la famille des bêtalactamines, contre 4 nageurs sur 130 (3,1%), soit un risque trois fois plus élevé pour les surfeurs.Ils ont aussi découvert que 9 surfeurs sur 143 (6,3%) étaient contaminés par des E.coli contenant des gènes mobiles de résistance, capables de se transmettre entre bactéries et donc de favoriser l'expansion de l'antibiorésistance, contre 2 nageurs sur 130 (1,5%), soit quatre fois plus.Les spécialistes, qui appellent les responsables politiques à améliorer encore la qualité de l'eau au profit de la santé publique, avancent deux explications. D'abord et avant tout, les surfeurs, quand ils boivent la tasse, avalent dix fois plus d'eau de mer que les nageurs. Ensuite, ils pratiquent leur sport près des côtes, là où sont rejetées en grande quantité les eaux usées qui contiennent des superbactéries et d'autres germes.(référence : Environment International, 14 janvier 2018, doi : 10.1016/j.envint.2017.11.003)