...

Obésité et fertilité ne font pas bon ménage. Quand les deux partenaires sont en surpoids, il faut en moyenne deux fois plus de temps pour qu'ils puissent concevoir. Logiquement, puisqu'elle remédie au surpoids, la chirurgie bariatrique devrait donc avoir un impact positif sur la fécondité masculine. Ce n'est pas le cas au vu des résultats d'une méta-analyse des études comprenant des participants ayant été traités avec une dérivation gastrique Roux-en-Y.Les auteurs ont analysé le sperme de 79 hommes sexuellement actifs et déterminés à concevoir avec une partenaire. Ils ont été répartis en 4 groupes : 23 qui ont subi une chirurgie bariatrique il y a 5 ans ou plus, et 23 autres avec un suivi de 2 ans, 18 atteints d'obésité mais non opérés et 15 témoins à poids de santé, les trois premiers groupes étant appariés pour l'IMC, et les groupes 2, 3 et 4 pour l'âge. Tous ont été interrogés sur leur vie sexuelle, tandis que leur glycémie à jeun, protéine C-réactive, vitamine D, zinc, testostérone totale et testostérone libre, estradiol (E2), globuline de liaison aux hormones sexuelles et paramètres du sperme ont été évalués.L'analyse montre des aberrations de sperme chez 57,1% des patients du groupe 2, un taux bien plus élevé que celui des participants restés obèses et de ceux de poids normal. Les patients du groupe 2 souffraient davantage d'oligo-asthéno-térato-spermie (OATS), à savoir des spermatozoïdes pas assez nombreux, trop peu mobiles et malformés. Les chercheurs attribuent ces anomalies à des effets négatifs possibles de l'hyperestrogénicité et de l'hypovitaminose D sur les paramètres du sperme. Une hypothèse à confirmer ...(référence : Bariatric Surgical Practice and Patient Care, 14 août 2017, doi : 10.1089/bari.2017.0016)