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Une équipe de chercheurs américains a donc entrepris de clarifier cette question grâce à l'analyse des données d'une large étude prospective impliquant plus de 2.000 sujets âgés de 45 à 75 ans connus comme porteurs de polypes et qui devaient subir une coloscopie endéans les 3 à 5 ans. Selon la randomisation, ces sujets recevaient journellement et pendant 3 à 5 ans, 1.200 mg de calcium, 1.000 unités internationales de vitamine D, les deux ou aucun des deux (phase thérapeutique). Après arrêt du traitement, au moment de la coloscopie de contrôle, les sujets ont encore été suivis 3 à 5 ans (phase observationnelle). L'objectif était d'apprécier les effets du traitement sur l'incidence des polypes festonnés de tout type, et plus particulièrement des polypes/adénomes festonnés sessiles qui sont d'importants précurseurs de cancers et sont soupçonnés de contribuer aux cancers dits de l'intervalle.Dans le cadre de ce travail les investigateurs n'ont pas documenté d'effet des suppléments de calcium et de vitamine D sur les polypes hyperplasiques, forme la plus fréquente de polypes festonnés.Concernant les polypes/adénomes festonnés sessiles, les investigateurs n'ont retrouvé aucun effet pendant la phase thérapeutique, en revanche lors de la phase observationnelle, soit 6-10 ans après le début du traitement, ils rapportent une incidence accrue chez les patients prenant du calcium seul (risque relatif ajusté moyen 2,65 ; IC 95% 1,43 - 4,91) et chez ceux recevant la combinaison calcium vitamine D (risque relatif ajusté moyen 3,81 ; IC 95% 1,25 - 11,64), les sujets les plus à risque étant les femmes et les fumeurs.A noter que l'association mise en évidence concerne les suppléments de calcium, pas la quantité de calcium apporté par l'alimentation.SD Crockett et al. Gut 2018 Mar 1 [Epub ahead of print].