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Plusieurs travaux ont montré que certains traitements utilisés dans la PR pouvaient agir sur le risque incident de diabète, rôle favorisant bien connu des corticoïdes mais aussi rôle potentiellement protecteur pour les traitements de fond tels que l'hydroxychloroquine (HCQ), le méthotrexate (MTX) ou les anti-TNFα. L'impact des traitements de fond synthétiques (= hors biothérapies) utilisés dans la PR a été affiné dans le cadre d'une étude américaine basée sur les données du registre national des affections rhumatismales. Ont été concernés les 13.669 patients (âge moyen 59 ans) atteints de PR (évoluant en moyenne depuis 14 ans) initialement indemnes de diabète, inclus entre 2000 et 2014 et suivis pendant au moins 1 an. Le critère principal était la survenue d'un diabète incident, le groupe de patients traités par MTX seul étant le groupe de référence.Dans le cadre d'un suivi médian de 4,6 ans (2,7-8,8) 1.139 diabètes incidents (8,3%) ont été diagnostiqués, ce qui donne une incidence globale de 1,59/100 patients-année alors qu'elle est de 1,37 dans la population générale. En termes d'influence des traitements, une diminution du risque incident de diabète est constatée pour l'HCQ par rapport au MTX, HR ajusté 0,67 (0,57-0,80) et pour l'abatacept (seul ou en association à d'autres traitements de fond synthétiques), HR ajusté 0,52 (0,31-0,89). Le travail confirme par ailleurs une augmentation du risque pour la corticothérapie, HR ajusté 1,31 (1,15-1,49) et les statines, HR ajusté 1,56 (1,36 - 1,78). Concernant l'HCQ, les investigateurs soulignent que la réduction du risque persiste même s'il y a corticothérapie concomitante HR ajusté 0,69 (0,51-0,93) existe également pour les doses < 400 mg/j, est significative dès 2 ans de traitement et qu'au-delà de 3 ans de traitement le HR ajusté est de 0,44 (0,23-0,86). D'après G Ozen et al. Ann Rheum Dis 2017; 76: 848-54.