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C'est dans ce contexte que se situe l'étude de population rétrospective ayant concerné 2.235.012 personnes nées en Suède entre 1973 et 1995 (48,6% de femmes), dont 25 050 (1,1%) suivies pour anomalies lipidiques, l'identification se faisant via les données nationales concernant les hospitalisations, les consultations externes et les délivrances de médicaments par les pharmacies documentées jusque 2016 ou un âge maximal de 44 ans, le tout représentant un suivi de 30,3 millions de personnes-année. Par rapport à une naissance à terme (âge gestationnel de 39-41 semaines), il s'avère que le risque relatif d'anomalies lipidiques à l'âge adulte est majoré de 23% en cas de prématurité (<37 semaines), HR ajusté 1,23 (IC 95% 1,16-1,29 ; p <0,001), les résultats étant similaires chez les hommes et chez les femmes HR ajustés respectifs 1,22 et 1,23.Une analyse avec stratification sur la durée de grossesse montre que le risque diminue avec la durée de la grossesse HR ajusté 2,00 (1,41-2,85) pour 22-27 semaines de grossesse ; 1,33 (1,19-1,49) pour 28-33 semaines et 1,19 (1,12-1,26) pour 34-36 semaines, p <0,001 dans tous les cas. Les calculs indiquent que chaque période de 5 semaines supplémentaires de gestation est associée à une réduction de 14% du risque d'anomalies lipidiques à l'âge adulte, HR ajusté 0,86 (IC 95% 0,83-0,89), p <0,001). Les analyses menées chez des frères et soeurs suggèrent que ces résultats s'expliquent de manière substantielle mais pas complètement par des facteurs génétiques ou environnementaux partagés au sein des familles. Bien que les données disponibles ne permettent pas d'évaluer la gravité des anomalies lipidiques, les investigateurs concluent que les personnes nées prématurément pourraient bénéficier d'une évaluation préventive précoce et d'une surveillance à long terme afin de réduire leur futur risque cardiovasculaire.C Crump et al. PLoS Med. 2019 Oct 18;16(10):e1002947. https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1002947