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L'étude randomisée contrôlée ODYSSEY OUTCOMES a porté sur 18924 patients (âge moyen 58 ans, 25 % de femmes) ayant présenté un syndrome coronarien aigu endéans les 12 mois précédant leur inclusion et qui, en dépit d'un traitement médical optimal (notamment une dose maximale possible ou maximale tolérée de statine), gardaient un cholestérol LDL ≥ 70 mg/dl (moyenne initiale 87 mg/dl) ou un cholestérol non-HDL ≥ 100 mg/dl ou une apo B ≥ 8 mg/dl. Selon la randomisation, 9.462 patients ont reçu l'alirocumab 75 mg SC tous les 15 j (augmenté à 150 mg si le cholestérol LDL restait > 50 mg/dl) et 9.462 un placebo. L'étude a été stoppée après documentation de 1.995 événements dans le cadre d'un suivi médian de 2,8 ans. L'analyse en intention de traiter montre que le critère principal d'évaluation (cumul des décès coronariens, infarctus non mortels, AVC ischémiques et hospitalisations pour angor instable) est réduit en valeur absolue de 1,6% dans le bras alirocumab par rapport au bras placebo (incidences respectives de 9,5% versus 11,1% ; HR 0,85 ; p = 0,0003). La tendance est retrouvée pour chacun des événements constitutifs du critère principal pris individuellement et s'avère même significative pour les infarctus non mortels, les AVC ischémiques et les hospitalisations pour angor instable. Il est également rapporté une diminution significative absolue de 0,6% des décès toutes causes confondues (respectivement 3,5% versus 4,1% ; HR 0,85 ; p = 0,026) et une réduction des revascularisations pour ischémie. Pas d'impact en revanche sur les hospitalisations pour insuffisance cardiaque.Ces résultats sont obtenus dans le cadre d'une réduction moyenne du cholestérol-LDL de l'ordre de 50% et ils sont globalement similaires pour tous les sous-groupes analysés. La tolérance est excellente, tout au plus relève-t-on des réactions cutanées au point d'injection plus fréquentes sous alirocumab. Au total, la validation de la réduction du risque cardio-vasculaire sous anti PSCK9 qui, de plus est dans une population différente de celle de l'étude FOURIER. Il restera cependant à considérer l'aspect économique car la réduction de risque absolu de 1,6 % implique qu'il faut traiter environ 30 patients pendant 4 ans pour éviter un événement.