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Une équipe américaine apporte des éléments de réponse grâce à une analyse des données de 333 sujets adultes inclus dans l'étude IDH (Improving the Detection of Hypertension), vivant dans la communauté, ne prenant pas de médicament antihypertenseur et ayant en consultation une pression artérielle (PA) <140/90 mm Hg. Dans cette analyse, les seuils tensionnels retenus pour définir une hypertension masquée étaient pour la MAPA une PA moyenne diurne ≥ 135/85 mm Hg, une PA moyenne nocturne ≥120/70 mm Hg ou une PA moyenne sur 24 h ≥130/80 mm Hg. En cas d'HBPM, la valeur retenue était une PA moyenne ≥ 135/85 mm Hg.Les résultats indiquent une prévalence d'hypertension masquée de 25,8% en MAPA et de 11,1% en HBPM. Sur l'ensemble des patients étiquetés hypertension masquée:• 29,5% avaient ce diagnostic en MAPA et en HBPM; • 61,1% avaient ce diagnostic seulement en MAPA; • 9,4% avaient ce diagnostic seulement en HBPM. Après ajustement multivarié et par rapport aux sujets sans diagnostic d'hypertension masquée par aucune des deux méthodes de mesure tensionnelle, • les sujets avec ce diagnostic par les deux types de mesure ou par MAPA seulement avaient un indice de masse ventriculaire gauche plus élevé, ∆ moyens (DS) respectifs 12,7 (2,9) g/m2 ; p<0,001 et 4,9 (2,1) g/m2, p=0,022; • les sujets avec ce diagnostic uniquement en HBPM n'avaient en revanche pas d'augmentation significative de l'indice de masse ventriculaire gauche (∆ moyen 1,9 (4,8) g/m2, p=0,693).Des données qui plaident donc en faveur de l'utilisation de la MAPA pour dépister efficacement l'hypertension masquée qui, rappelons-le, s'accompagne d'une augmentation significative du risque cardiovasculaire.DE Anstey et al. Hypertension. 2018; 72: 1200-7. https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/HYPERTENSIONAHA.118.11319