Jean-Michel Hougardy, néphrologue de formation, est depuis un an le gardien des clés de la recherche biomédicale à l'hôpital Erasme. Son service emploie 8 personnes et apporte le support nécessaire à tous les partenaires, académiques comme industriels. Il travaille en étroite collaboration avec le comité d'éthique, les ressources humaines, la direction, etc. "Nous nous assurons que le processus de soumission, de suivi et de clôture des études soit optimal. En relation directe avec les investigateurs, le directeur de la recherche biomédicale a aussi pour mission l'animation et la discussion de la stratégie de la recherche biomédicale au sein de l'institution."

Depuis 2011, plus de 1000 études ont été menées et plus de 500 sont encore actives. Des statistiques de notre activité sont disponibles sur le site internet de l'hôpital* : "Le comité d'éthique reçoit environ 500 protocoles par an plus une centaine d'amendements. 120 proviennent de l'industrie, 150 du monde académique et 200 sont des travaux de fin d'études."

Une myriade de partenaires

Si la possibilité de mener des études académiques doit absolument être préservée, la plupart des essais cliniques médicamenteux sont industriels. Entre 20 et 40 % d'études de phase précoce (évaluation de la tolérance (I) et de l'efficacité sur de petites populations (II)) en émanent. "Outre nos collaborations avec Pfizer et son unité de phase I toute proche, l'hôpital Erasme mène des études cliniques de toute phase avec une myriade d'entreprises et de laboratoires issus de notre Université."

Il est difficile de chiffrer le nombre de patients concernés par les études cliniques. De tout âge, ils sont nombreux. Si les volontaires malades sont généralement issus de l'activité hospitalière, des volontaires sains peuvent aussi être recrutés pour des études de phase I ou de processus physiologiques par exemple.

Jean-Michel Hougardy insiste sur le fait que les patients ne sont pas des cobayes. Les aspects éthiques et de sécurité sont garantis par une évaluation neutre et indépendante menée par le Comité d'éthique et des standards exigeants de qualité et de protection du droit des patients. "C'est dans ce but que l'hôpital Erasme est porteur du label 'AAHRPP'. Pour obtenir le consentement éclairé, il faut un contact avec l'investigateur principal et son équipe (le chercheur). Le patient dispose d'un temps de réflexion suffisant pendant lequel il peut consulter ses proches ou son médecin traitant. Aussi, il a le droit de se retirer d'une étude à tout moment, tout en conservant la garantie des meilleurs soins."

Les principaux pipelines de la recherche clinique dans le secteur industriel sont la gastro-entérologie, l'oncologie, la neurologie ou encore la rhumatologie. "C'est là où les sociétés pharmaceutiques ont décidé d'investir. Il y a débat sur ce qu'on fait à propos des maladies plus orphelines. La place des études cliniques académiques est très importante." Dans le secteur académique, la recherche clinique concerne de nombreuses spécialités avec des domaines très actifs comme la gastro-entérologie, les soins intensifs, l'anesthésiologie ou encore la cardiologie. Ceci ne tient pas compte de l'activité cruciale des laboratoires facultaires où une recherche plus fondamentale et tout aussi importante est menée. "La loi de l'offre et de la demande joue au niveau industriel. Dans la recherche académique, il y a heureusement toujours la liberté de chercher et l'on peut investiguer des domaines moins porteurs."

Qui, hors industrie, suscite les sujets de recherche ? "Notre service arrive en support des investigateurs. Ceux-ci décident de la pertinence de faire telle ou telle recherche. Des mécènes comme le Fonds Erasme ou le Conseil médical peuvent également lancer des appels à projets. Si l'investigateur propose un projet de recherche, notre service en évalue les aspects réglementaires, budgétaires ou légaux. Le comité d'éthique analyse également le projet. Finalement, on aide à concrétiser le projet."

Pas de bénéfice financier

Le directeur de la recherche insiste : la recherche n'a pas de but lucratif. L'hôpital Erasme réinvestit toute "marge" éventuelle et supporte activement la recherche biomédicale. "La recherche réclame de l'investissement en homme, en argent, en temps et en expertise. Le but n'est pas de faire des bénéfices mais de faire avancer les connaissances en participant à des recherches qui peuvent faire avancer la science médicale et influencer le devenir des patients."

La motivation profonde du chercheur est de pouvoir proposer des nouvelles hypothèses physiopathologiques, des stratégies diagnostiques ou thérapeutiques, même balbutiantes, mais en lesquelles il croit. Le bénéfice pour le patient est d'aussi pouvoir bénéficier des thérapies de demain.

Bien sûr, la recherche participe de l'image de l'hôpital académique. "Un premier objectif est d'être visible pour les patients, qu'ils soient au courant qu'ils peuvent participer à des essais cliniques. La recherche est présente au lit du malade, la publication n'étant que l'étape ultime."

Quant aux collaborations internationales, elles deviennent indispensables en raison de la complexification croissante de la recherche. "En plein essor de la médecine personnalisée, le nombre de patients qui possèdent les mêmes caractéristiques se restreint. Ceci nécessite de pouvoir établir de nombreuses collaborations nationales ou internationales."

*https://www.erasme.ulb.ac.be/fr/enseignement-recherche/comite-d-ethique/presentation/statistiques-d-activite-du-comite-d-ethique

Jean-Michel Hougardy, néphrologue de formation, est depuis un an le gardien des clés de la recherche biomédicale à l'hôpital Erasme. Son service emploie 8 personnes et apporte le support nécessaire à tous les partenaires, académiques comme industriels. Il travaille en étroite collaboration avec le comité d'éthique, les ressources humaines, la direction, etc. "Nous nous assurons que le processus de soumission, de suivi et de clôture des études soit optimal. En relation directe avec les investigateurs, le directeur de la recherche biomédicale a aussi pour mission l'animation et la discussion de la stratégie de la recherche biomédicale au sein de l'institution." Depuis 2011, plus de 1000 études ont été menées et plus de 500 sont encore actives. Des statistiques de notre activité sont disponibles sur le site internet de l'hôpital* : "Le comité d'éthique reçoit environ 500 protocoles par an plus une centaine d'amendements. 120 proviennent de l'industrie, 150 du monde académique et 200 sont des travaux de fin d'études." Si la possibilité de mener des études académiques doit absolument être préservée, la plupart des essais cliniques médicamenteux sont industriels. Entre 20 et 40 % d'études de phase précoce (évaluation de la tolérance (I) et de l'efficacité sur de petites populations (II)) en émanent. "Outre nos collaborations avec Pfizer et son unité de phase I toute proche, l'hôpital Erasme mène des études cliniques de toute phase avec une myriade d'entreprises et de laboratoires issus de notre Université." Il est difficile de chiffrer le nombre de patients concernés par les études cliniques. De tout âge, ils sont nombreux. Si les volontaires malades sont généralement issus de l'activité hospitalière, des volontaires sains peuvent aussi être recrutés pour des études de phase I ou de processus physiologiques par exemple.Jean-Michel Hougardy insiste sur le fait que les patients ne sont pas des cobayes. Les aspects éthiques et de sécurité sont garantis par une évaluation neutre et indépendante menée par le Comité d'éthique et des standards exigeants de qualité et de protection du droit des patients. "C'est dans ce but que l'hôpital Erasme est porteur du label 'AAHRPP'. Pour obtenir le consentement éclairé, il faut un contact avec l'investigateur principal et son équipe (le chercheur). Le patient dispose d'un temps de réflexion suffisant pendant lequel il peut consulter ses proches ou son médecin traitant. Aussi, il a le droit de se retirer d'une étude à tout moment, tout en conservant la garantie des meilleurs soins."Les principaux pipelines de la recherche clinique dans le secteur industriel sont la gastro-entérologie, l'oncologie, la neurologie ou encore la rhumatologie. "C'est là où les sociétés pharmaceutiques ont décidé d'investir. Il y a débat sur ce qu'on fait à propos des maladies plus orphelines. La place des études cliniques académiques est très importante." Dans le secteur académique, la recherche clinique concerne de nombreuses spécialités avec des domaines très actifs comme la gastro-entérologie, les soins intensifs, l'anesthésiologie ou encore la cardiologie. Ceci ne tient pas compte de l'activité cruciale des laboratoires facultaires où une recherche plus fondamentale et tout aussi importante est menée. "La loi de l'offre et de la demande joue au niveau industriel. Dans la recherche académique, il y a heureusement toujours la liberté de chercher et l'on peut investiguer des domaines moins porteurs."Qui, hors industrie, suscite les sujets de recherche ? "Notre service arrive en support des investigateurs. Ceux-ci décident de la pertinence de faire telle ou telle recherche. Des mécènes comme le Fonds Erasme ou le Conseil médical peuvent également lancer des appels à projets. Si l'investigateur propose un projet de recherche, notre service en évalue les aspects réglementaires, budgétaires ou légaux. Le comité d'éthique analyse également le projet. Finalement, on aide à concrétiser le projet." Le directeur de la recherche insiste : la recherche n'a pas de but lucratif. L'hôpital Erasme réinvestit toute "marge" éventuelle et supporte activement la recherche biomédicale. "La recherche réclame de l'investissement en homme, en argent, en temps et en expertise. Le but n'est pas de faire des bénéfices mais de faire avancer les connaissances en participant à des recherches qui peuvent faire avancer la science médicale et influencer le devenir des patients." La motivation profonde du chercheur est de pouvoir proposer des nouvelles hypothèses physiopathologiques, des stratégies diagnostiques ou thérapeutiques, même balbutiantes, mais en lesquelles il croit. Le bénéfice pour le patient est d'aussi pouvoir bénéficier des thérapies de demain.Bien sûr, la recherche participe de l'image de l'hôpital académique. "Un premier objectif est d'être visible pour les patients, qu'ils soient au courant qu'ils peuvent participer à des essais cliniques. La recherche est présente au lit du malade, la publication n'étant que l'étape ultime." Quant aux collaborations internationales, elles deviennent indispensables en raison de la complexification croissante de la recherche. "En plein essor de la médecine personnalisée, le nombre de patients qui possèdent les mêmes caractéristiques se restreint. Ceci nécessite de pouvoir établir de nombreuses collaborations nationales ou internationales."*https://www.erasme.ulb.ac.be/fr/enseignement-recherche/comite-d-ethique/presentation/statistiques-d-activite-du-comite-d-ethique