Le journal du Médecin : Quel âge a le Fonds Erasme ?

Myriam Remmelink : Nous fêtons cette année nos 35 ans.

Qui est son fondateur ?

Le Pr Daniel Désir. Cinq ans après la création de l'hôpital académique, qui a pour missions les soins, l'enseignement et la recherche, le Pr Désir s'est demandé comment aider nos jeunes chercheurs à "chercher" ? Son idée était assez simple : proposons à des médecins en formation à l'hôpital de se consacrer pendant un an à une recherche particulière à temps plein. Le Fonds Erasme a donc été créé pour financer leur salaire durant cette année. Afin de pouvoir se consacrer exclusivement à leur projet, les chercheurs ne faisaient plus de clinique, plus de garde ni de consultation. Ensuite, ce fut deux ans de recherche... avec la possibilité de poursuivre par deux années à mi-temps.. En tout, il y en a eu exactement 273.. On reçoit aujourd'hui une vingtaine de candidatures par an.

De ces 20 candidats, combien en retenez-vous ?

En moyenne 15. La procédure est simple : tous les médecins en formation peuvent postuler sous réserve que leur chef de service soit d'accord. Nous n'imposons pas de thématique favorisant ainsi la créativité et la diversité de nos recherches. Les postulants déposent un dossier. Un Conseil scientifique indépendant constitué de médecins de l'hôpital et de scientifiques extérieurs évalue la candidature après examen du dossier et à l'issue d'une interview. Un classement est élaboré à l'attention du Conseil d'administration qui choisit le nombre de dossiers qu'il finance en fonction des moyens disponibles.

Vous financez à la fois des mandats et des conventions de recherche ?

C'est exact. Aux côtés des recherches menées par ces jeunes médecins, nous finançons également des conventions regroupant des groupes de chercheurs souvent multi-disciplinaires. Citons nos conventions dédiées au cancer, le sepsis, les neurosciences, la Maladie d'Alzeimer, la sclérose en plaques ou encore la gastro.

Le monde de la recherche est-il plutôt masculin ?

Au Fonds Erasme, c'est 50/50 : une parfaite répartition...

Le jeune chercheur peut redéposer une candidature "à l'infini" ?

Ce n'est pas à l'infini. Car c'est destiné à des médecins en voie de spécialisation. On leur propose deux ans temps plein. Puis deux ans à mi-temps.

J'imagine que le chercheur doit fournir des résultats de ses recherches, publier de temps à autre, etc. ?

Chaque année, le chercheur doit remettre un rapport d'activité tout comme le responsable de la convention de recherche. Il est examiné par le Conseil scientifique. Et adressé au mécène avec lequel nous organisons également des rencontres..

Le chercheur a-t-il le devoir, le droit de collaborer avec des chercheurs à l'étranger ?

C'est libre mais c'est fortement encouragé. Dans le monde actuel, c'est sain et nécessaire. On ne peut pas tout développer sur le campus.

Le mécène peut-il avoir d'autres exigences que le domaine de recherche ? Changer d'avis un moment donné, aiguiller la recherche vers d'autres horizons ?

Tout peut se discuter. Mais généralement, ils tiennent à leur thématique. C'est souvent lié à des événements personnels... En outre, pas mal de donateurs le font sous forme de legs testamentaires. Là aussi, dans le cas où il s'agit par exemple d'un décès dû à la sclérose en plaques, le legs fera comme demande explicite cette pathologie. Nous respectons la volonté de la personne bien sûr.

Quelle relation avec l'hôpital Erasme ? L'hôpital peut donner des injonctions ? M. Kips (CEO, ndlr) ?

Le Fonds est tout-à-fait indépendant de l'hôpital. Erasme ne peut pas dire : il faut faire telle recherche. Les interactions sont par contre étroites sur la question par exemple d'élargir l'aide. On peut même envisager un co-financement.

Parmi les donateurs, vous avez des entreprises et des particuliers ?

Les deux. Nos mécènes sont majoritairement des particuliers sensibles à la recherche médicale en général ou à une pathologie en particulier. Nous bénéficions également du soutien d'entreprises. Chaque don supérieur à 40 euros fait l'objet d'une attestation fiscale. Nous nous réjouissons de pouvoir compter sur le soutien de mécènes parfois très généreux et d'autres pour lequel un versement si minime soit-il est pour nous un réel encouragement.

Vous financez seulement le salaire du chercheur ?

Non : on engage également du personnel technique et on achète éventuellement du matériel. Le chercheur dispose d'une enveloppe de 13.000 euros pour du matériel consommable nécessaire à sa recherche.

Quel lien avec le FNRS ?

Les médecins candidats peuvent postuler à la fois au FNRS et à Erasme. Mais s'ils sont pris par le FNRS qui paie leur salaire, ils ne sont évidemment plus payés par nous. Mais ils peuvent conserver les 13.000 euros.

Allez-vous chercher des mécènes ?

Oh oui ! Et comme il existe d'autres Fonds de recherche, c'est un travail à temps plein.Mais quel plaisir de pouvoir faire avancer la recherche médicale !

Le Fonds Erasme en chiffres

-35 ans d'existence

-100 chercheurs chaque année

-Budget entre 1,5 et 2,5 millions d'euros par an

-Environ 20 publications par an

-Âge moyen des chercheurs : 30 ans (50% de femmes)

-Domaines de recherche principaux : Cancérologie, neuroscience, soins intensifs, Alzheimer, sclérose en plaques, médecine nucléaire, gastro-entérologie

-Financement de matériel de pointe (MEG,...)

Le journal du Médecin : Quel âge a le Fonds Erasme ?Myriam Remmelink : Nous fêtons cette année nos 35 ans.Qui est son fondateur ?Le Pr Daniel Désir. Cinq ans après la création de l'hôpital académique, qui a pour missions les soins, l'enseignement et la recherche, le Pr Désir s'est demandé comment aider nos jeunes chercheurs à "chercher" ? Son idée était assez simple : proposons à des médecins en formation à l'hôpital de se consacrer pendant un an à une recherche particulière à temps plein. Le Fonds Erasme a donc été créé pour financer leur salaire durant cette année. Afin de pouvoir se consacrer exclusivement à leur projet, les chercheurs ne faisaient plus de clinique, plus de garde ni de consultation. Ensuite, ce fut deux ans de recherche... avec la possibilité de poursuivre par deux années à mi-temps.. En tout, il y en a eu exactement 273.. On reçoit aujourd'hui une vingtaine de candidatures par an. De ces 20 candidats, combien en retenez-vous ? En moyenne 15. La procédure est simple : tous les médecins en formation peuvent postuler sous réserve que leur chef de service soit d'accord. Nous n'imposons pas de thématique favorisant ainsi la créativité et la diversité de nos recherches. Les postulants déposent un dossier. Un Conseil scientifique indépendant constitué de médecins de l'hôpital et de scientifiques extérieurs évalue la candidature après examen du dossier et à l'issue d'une interview. Un classement est élaboré à l'attention du Conseil d'administration qui choisit le nombre de dossiers qu'il finance en fonction des moyens disponibles. Vous financez à la fois des mandats et des conventions de recherche ? C'est exact. Aux côtés des recherches menées par ces jeunes médecins, nous finançons également des conventions regroupant des groupes de chercheurs souvent multi-disciplinaires. Citons nos conventions dédiées au cancer, le sepsis, les neurosciences, la Maladie d'Alzeimer, la sclérose en plaques ou encore la gastro. Le monde de la recherche est-il plutôt masculin ?Au Fonds Erasme, c'est 50/50 : une parfaite répartition...Le jeune chercheur peut redéposer une candidature "à l'infini" ?Ce n'est pas à l'infini. Car c'est destiné à des médecins en voie de spécialisation. On leur propose deux ans temps plein. Puis deux ans à mi-temps. J'imagine que le chercheur doit fournir des résultats de ses recherches, publier de temps à autre, etc. ?Chaque année, le chercheur doit remettre un rapport d'activité tout comme le responsable de la convention de recherche. Il est examiné par le Conseil scientifique. Et adressé au mécène avec lequel nous organisons également des rencontres..Le chercheur a-t-il le devoir, le droit de collaborer avec des chercheurs à l'étranger ?C'est libre mais c'est fortement encouragé. Dans le monde actuel, c'est sain et nécessaire. On ne peut pas tout développer sur le campus. Le mécène peut-il avoir d'autres exigences que le domaine de recherche ? Changer d'avis un moment donné, aiguiller la recherche vers d'autres horizons ?Tout peut se discuter. Mais généralement, ils tiennent à leur thématique. C'est souvent lié à des événements personnels... En outre, pas mal de donateurs le font sous forme de legs testamentaires. Là aussi, dans le cas où il s'agit par exemple d'un décès dû à la sclérose en plaques, le legs fera comme demande explicite cette pathologie. Nous respectons la volonté de la personne bien sûr. Quelle relation avec l'hôpital Erasme ? L'hôpital peut donner des injonctions ? M. Kips (CEO, ndlr) ?Le Fonds est tout-à-fait indépendant de l'hôpital. Erasme ne peut pas dire : il faut faire telle recherche. Les interactions sont par contre étroites sur la question par exemple d'élargir l'aide. On peut même envisager un co-financement. Parmi les donateurs, vous avez des entreprises et des particuliers ?Les deux. Nos mécènes sont majoritairement des particuliers sensibles à la recherche médicale en général ou à une pathologie en particulier. Nous bénéficions également du soutien d'entreprises. Chaque don supérieur à 40 euros fait l'objet d'une attestation fiscale. Nous nous réjouissons de pouvoir compter sur le soutien de mécènes parfois très généreux et d'autres pour lequel un versement si minime soit-il est pour nous un réel encouragement.Vous financez seulement le salaire du chercheur ?Non : on engage également du personnel technique et on achète éventuellement du matériel. Le chercheur dispose d'une enveloppe de 13.000 euros pour du matériel consommable nécessaire à sa recherche.Quel lien avec le FNRS ?Les médecins candidats peuvent postuler à la fois au FNRS et à Erasme. Mais s'ils sont pris par le FNRS qui paie leur salaire, ils ne sont évidemment plus payés par nous. Mais ils peuvent conserver les 13.000 euros. Allez-vous chercher des mécènes ? Oh oui ! Et comme il existe d'autres Fonds de recherche, c'est un travail à temps plein.Mais quel plaisir de pouvoir faire avancer la recherche médicale !