L'erreur est inévitable dès que nous nous lançons dans quelque action que ce soit car elle est inhérente à notre condition humaine. Cette constatation est lourde de conséquences lorsqu'elle est appliquée au secteur des soins de santé, autant pour le patient que pour le praticien (burn out, dépression, divorce). Il est de notre devoir de médecin d'apprendre à gérer au mieux les risques afin de tendre vers un nombre minimum d'erreurs. En effet, apprendre de ses erreurs est une procédure éthique, structurante et pédagogique, qui doit faire partie intégrante de notre routine, tout comme les guides de bonne pratique.

Dr Florence Bindels., Thierry Strickaert
Dr Florence Bindels. © Thierry Strickaert

Question

Mais sommes-nous déjà entrés dans cette culture ? Cette culture est-elle déjà d'application à l'Université ?

Méthode

Echantillon de 97 questionnaires remplis par les assistants des trois années de médecine générale de l'UCL.

Résultats

Peu d'assistants connaissent la notion d'évènement indésirable associé aux soins, ou celle de la sécurité des soins au patient. Pourtant, la plupart ont été confrontés à une erreur durant leur assistanat, et le plus souvent dans les trois derniers mois.

Conclusion

Plusieurs pistes sont envisageables afin de promouvoir cette culture auprès des futurs médecins (cours d'introduction à la gestion de l'erreur en Master complémentaire de médecine générale, cours sur la gestion du stress, introduction d'un cas d'erreur lors de séminaires). Pour ceux qui ont quitté les bancs de l'université, il serait intéressant d'introduire un cas d'erreur lors des dodécagroupes. Il serait également intéressant de créer un programme de déclaration volontaire anonyme sur internet. Un numéro d'appel pour médecins en difficulté a même déjà été créé. Cependant, force est de constater que des améliorations restent à faire.

Par ailleurs, ce TFE s'est penché sur le sujet de l'erreur en médecine générale de manière plus générale et il en ressort plusieurs autres sujets.

Ainsi le maitre de stage, personne ressource pour l'assistant, doit pouvoir être présent pour parler avec l'assistant en cas d'erreur. Le dialogue avec les pairs est primordial afin d'en tirer les leçons et de conserver la confiance maitre de stage- assistant- patient. Par ailleurs, le soutien est d'autant plus efficace s'il provient d'une personne compétente, comme le maitre de stage.

Le médecin est souvent la deuxième victime (oubliée) dans la situation. Les conséquences personnelles (burn out, divorce) et professionnelles (changement de pratique et d'attitude en consultation, inquiétude latente) peuvent être dramatiques et doivent être prises en considération.

Afin d'améliorer la sécurité des soins en médecine générale, la revue de morbidité et mortalité proposée par la HAS est un outil de référence afin d'améliorer votre pratique.

Lorsqu'il y a eu une erreur, il existe entre autres les groupes Balint et un guide "annonce d'un dommage associé aux soins" fait pour les professionnels de la santé.

Dr Florence Bindels

Accès au TFE complet: Évaluation de la culture de la sécurité des soins au patient chez le jeune médecin de médecine générale belge francophone : approche de l'erreur médicale

Promoteurs: Dr Orban Thomas et Dr Doumont Pierre

Expert: Pr Galam Éric

L'erreur est inévitable dès que nous nous lançons dans quelque action que ce soit car elle est inhérente à notre condition humaine. Cette constatation est lourde de conséquences lorsqu'elle est appliquée au secteur des soins de santé, autant pour le patient que pour le praticien (burn out, dépression, divorce). Il est de notre devoir de médecin d'apprendre à gérer au mieux les risques afin de tendre vers un nombre minimum d'erreurs. En effet, apprendre de ses erreurs est une procédure éthique, structurante et pédagogique, qui doit faire partie intégrante de notre routine, tout comme les guides de bonne pratique.Mais sommes-nous déjà entrés dans cette culture ? Cette culture est-elle déjà d'application à l'Université ?Echantillon de 97 questionnaires remplis par les assistants des trois années de médecine générale de l'UCL.Peu d'assistants connaissent la notion d'évènement indésirable associé aux soins, ou celle de la sécurité des soins au patient. Pourtant, la plupart ont été confrontés à une erreur durant leur assistanat, et le plus souvent dans les trois derniers mois.Plusieurs pistes sont envisageables afin de promouvoir cette culture auprès des futurs médecins (cours d'introduction à la gestion de l'erreur en Master complémentaire de médecine générale, cours sur la gestion du stress, introduction d'un cas d'erreur lors de séminaires). Pour ceux qui ont quitté les bancs de l'université, il serait intéressant d'introduire un cas d'erreur lors des dodécagroupes. Il serait également intéressant de créer un programme de déclaration volontaire anonyme sur internet. Un numéro d'appel pour médecins en difficulté a même déjà été créé. Cependant, force est de constater que des améliorations restent à faire.Par ailleurs, ce TFE s'est penché sur le sujet de l'erreur en médecine générale de manière plus générale et il en ressort plusieurs autres sujets.Ainsi le maitre de stage, personne ressource pour l'assistant, doit pouvoir être présent pour parler avec l'assistant en cas d'erreur. Le dialogue avec les pairs est primordial afin d'en tirer les leçons et de conserver la confiance maitre de stage- assistant- patient. Par ailleurs, le soutien est d'autant plus efficace s'il provient d'une personne compétente, comme le maitre de stage.Le médecin est souvent la deuxième victime (oubliée) dans la situation. Les conséquences personnelles (burn out, divorce) et professionnelles (changement de pratique et d'attitude en consultation, inquiétude latente) peuvent être dramatiques et doivent être prises en considération.Afin d'améliorer la sécurité des soins en médecine générale, la revue de morbidité et mortalité proposée par la HAS est un outil de référence afin d'améliorer votre pratique. Lorsqu'il y a eu une erreur, il existe entre autres les groupes Balint et un guide "annonce d'un dommage associé aux soins" fait pour les professionnels de la santé.Dr Florence Bindels