...

Dans la gamme proposée actuellement par la PME, trois logiciels synchronisés sont proposés sur mesure pour aider tantôt les chirurgiens avec Surgery Manager, tantôt les anesthésistes avec Anesthesia Manager, ainsi que leur prise de rendez-vous avec RDV Manager. Un marché de niche auquel peu osent s'attaquer puisque réputé réfractaire et individualiste.Si Sylho a fait ce pari, cela tient à l'histoire de son fondateur, François Weiss. " Le projet remonte à plus de dix ans. L'idée est née des de débats des groupements de praticiens, en particulier des chirurgiens, qui réfléchissaient à l'époque sur la facilitation de leur pratique au quotidien. Mon père en faisait partie. Depuis tout petit, j'ai vu comment il travaillait, j'ai vu ce que représentent les tâches administratives. "Quoi qu'il en soit, s'il y a eu des idées à l'époque, elles n'ont pas abouties. Les chirurgiens sont pourtant les plus mal lotis aujourd'hui pour gérer leurs tâches administratives au quotidien. " Quand vous avez 40 consultations sur la journée, avec des patients qui sont à des stades différents de leur prise en charge, il est compliqué d'être sûr d'avoir donné la bonne information au bon moment " détaille le diplômé de l'École de commerce de Solvay. " Entre les ordonnances, les consentements éclairés, les lettres d'informations et les devis, il y a énormément de documents à produire. Cela mène parfois à des erreurs, et cela prend surtout du temps. " Et c'est un temps qui n'est pas accordé au patient, qui ne peut que constater une certaine déshumanisation de la prise en charge." C'est un problème qui revient très souvent ", confirme Léopold Wirtz, Business Developer au sein de Sylho. " Un problème soulevé autant par les patients, qui sont inquiets pour la qualité des soins pratiqués par des chirurgiens débordés, que par les praticiens eux-mêmes. "" Il faut comprendre leur quotidien. J'ai vu mon père dans des montagnes de papier lorsque j'étais petit ", complète François Weiss. " Face aux patients, ils n'ont pas le droit d'être stressés ou énervés. Ils doivent répondre à leurs obligations. C'est dur d'un point de vue humain. "Fort de ce constat, Sylho a travaillé sur un système de modèles visant à simplifier la gestion des dossiers médicaux du spécialiste, qui est, dans son ensemble, l'utilisateur final des différentes solutions proposées par la PME bruxelloise.Différentes méthodologies sont ensuite implémentées dans le système par son utilisateur. " Par exemple, les questions que doit se poser un chirurgien-esthétique pendant la première consultation. Ensuite, quels sont les documents qu'il doit générer ", explique le CEO. " Chaque étape est simplifiée, sans devoir se soucier d'oublier une information. L'effort quant à lui n'est plus proportionnel au nombre de documents à générer car tout est automatisé sans s'en soucier. "Sept spécialités chirurgicales sont déjà intégrées à titre d'exemple parmi lesquelles l'esthétique, l'urologie, ORL, orthopédie, etc.. La flexibilité de l'outil permet en outre d'intégrer des méthodologies supplémentaires, que ce soit pour une spécialité chirurgicale ou non. Le logiciel permet donc aux jeunes et moins jeunes de s'approprier une méthodologie de travail éprouvée. " Le praticien expérimenté va pouvoir y traduire sa méthodologie de travail. L'avantage pour un jeune praticien est qu'il pourra s'inspirer des méthodologies de nos premiers utilisateurs expérimentés, et les adapter en fonction de ses besoins. "Sylho arrive donc sur le marché avec une gamme de produits que l'on qualifierait de " vétérans ". Surgery Manager, par exemple, en est déjà à sa quatrième version." Non seulement les produits existent mais on a eu le temps de passer par plusieurs versions pour les améliorer grâce aux retours des utilisateurs ", se réjouit François Weiss. " Notre seul travail est de traduire de façon intelligente les idées et les demandes des praticiens en code pour que l'outil soit simple et agréable à utiliser au quotidien. On n'a pas la prétention d'inventer quoi que ce soit. On évolue avec la communauté, principalement des chirurgiens. "La communauté, parlons-en. Le projet est pour l'heure essentiellement francophone, mais il ne se cantonne pas aux frontières belges. Ainsi, on retrouve une centaine d'utilisateurs, principalement à Bruxelles, mais aussi à Paris, Lyon, Gap ou encore Bordeaux. " Nous voulons maintenant passer à la vitesse supérieure et étendre notre réseau d'utilisateurs ", indique Léopold Wirtz. " Nous avons pris du temps pour que le logiciel soit prêt, fonctionne, mais cela était le plus important. Nous avons maintenant des utilisateurs qui nous suivent depuis déjà plusieurs années. "La solution s'intéresse actuellement aux chirurgiens et anesthésistes disposant d'une pratique privée, oubliés au même titre que la majorité des spécialistes indépendants du train en marche de l'informatisation. " La demande vient de là ", confirme François Weiss. " Les logiciels existants dans les hôpitaux ne s'intéressent pas à la totalité de la prise en charge et des besoins plus spécifiques des spécialistes indépendants. "" Les chirurgiens ne reçoivent pas de formation pour s'organiser, ouvrir une pratique ", ajoute Léopold Wirtz. " Les praticiens qui sortent des universités doivent donc tout apprendre sur le tas et souvent, le plus facile et le plus rapide est de commencer à rassembler des documents papier. Mais avec les patients qui s'ajoutent, la paperasse s'accumule jusqu'à un point de non-retour. "" Nous avons des praticiens qui sont tout droit sortis des études et d'autres qui ont 30 ans de carrière. On remarque cette réticence à l'informatisation quel que soit l'âge", indique Léopold Wirtz. " C'est d'ailleurs étonnant de voir de telles résistances se développer quand on observe les chiffres du burn-out ", questionne François Weiss. " Le plus affolant, c'est que la situation n'évolue pas depuis 10 ans. Pourtant l'informatisation est en marche et devrait alléger le poids administratif des épaules des praticiens. Absurde à première vue. Le problème est que les solutions ne sont souvent pas adaptées à des pratiques spécifiques. Les praticiens sont des artistes, chacun veut travailler à sa manière, et il est difficile de leur imposer un canevas strict. Finalement, c'est bien le papier qui offre le plus de liberté. Les softs trop structurés sont typiquement bien adaptés aux établissements, mais pour les praticiens, qui ont des besoins personnels différents en terme de flexibilité, ils sont vus comme des usines à gaz et au final, ils ont l'impression de mener un travail rébarbatif peu avantageux face au papier. La solution est de respecter leur individualité. La force de notre logiciel est la flexibilité qu'il offre permettant au praticien d'aménager le soft en fonction de ses habitudes de travail. Ainsi, c'est bien le logiciel qui s'adapte et respecte les habitudes du praticien, et non l'inverse, tout en apportant sécurité et gain de temps."